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La laïcité et la république
Principe fondateur de la séparation entre le pouvoir et la religion, la laïcité est indissociable de la République telle que nous la concevons.
Pourquoi la laïcité rime-t-elle avec république ?
Le principe de laïcité fut consacré par la loi de 1905. Il se définit comme la séparation entre l’Eglise et l’Etat, et s’inscrit dans l’ensemble de l’organisation de la société.
Il implique en effet la neutralité de l’Etat en matière de religion et crée une obligation d’égalité « devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion » (article 2 de la Constitution). Il suppose également la neutralité de ses représentants, c'est-à-dire de son administration. C’est ainsi que les fonctionnaires des services publiques, en tant qu’acteurs du principe républicain, se doivent de ne porter aucun signe de préférence religieuse.
La laïcité renvoie également à la liberté de conscience, c'est-à-dire aux pensées philosophiques et à la liberté de culte. Enfin, elle édicte un principe de pluralisme, car si l’Etat ne reconnaît aucune religion, il ne doit en méconnaître aucune et veiller à ce que chaque culte, même le plus minoritaire, puisse s’exprimer.
Laïcité et école
Si la question de la laïcité à l’école est un sujet récurrent des débats publiques, politiques et philosophiques, et provoquent autant de passions, c’est parce que l’école fut pensée et créée comme l’une des institutions de transmission et d’application des fondements républicains et rejoint, en cela, la délicate question de l’identité nationale.
Le centre des polémiques semble en effet se rapporter à la façon dont nous nous définissons et par extension, dont nous définissons nos enfants. Certains les perçoivent sous leur identité d’enfant et les situent donc au sein d’une famille, elle-même membre d’une communauté sociale possédant ses propres références culturelles et cultuelles. Ceux là s’appuient sur le principe de la liberté de conscience et de culte pour réclamer le droit des enfants de porter des signes religieux.
Leurs opposants conçoivent l’école comme une frontière au-delà de laquelle les enfants ne sont plus pensés sous cette identité mais sous celle d’élève de l’école de la République. Cette définition implique, comme c’est le cas pour les fonctionnaires des services publiques, une adhésion aux principes de la république et donc à celui de la laïcité. Sur cette base, ils réclament la suppression de tout signe religieux dans l’enceinte des établissements scolaires publics.
Identité nationale, identités communautaires
Au-delà des pratiques religieuses, l’application du principe de laïcité rejoint la question de l’identité nationale et de son rapport aux identités communautaires. En effet, en France, la laïcité ne se résume pas à la ‘simple’ séparation entre Eglise et pouvoir mais sous-tend l’organisation de la société à tous ses niveaux.
Citons par exemple la suppression du repos dominical obligatoire ou encore la légalisation du divorce et de l’avortement, autant de lois qui n’auraient pu voir le jour si les différentes strates de l’Etat n’avaient cessé tout lien avec la religion.
Parfois, la laïcité s’oppose donc à la religion, lorsque celle-ci vient à l’encontre des principes républicains tels qu’ils sont définis dans la Constitution française. L’égalité entre les Hommes, la liberté d’expression ou encore l’égalité homme-femme sont autant de principes fondamentaux qui régissent notre rapport aux autres et définissent notre façon de nous percevoir et de nous définir en tant que français.