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La famille et le partage des tâches ménagères
Au sein de la famille, il est courant de partager un certain nombre des tâches quotidiennes. Si l’entretien général de la maison est dévolu aux parents et principalement aux mères, dès l’enfance, il est possible – voire souhaitable – de demander aux enfants de s’impliquer dans quelques activités ménagères. Bien des fois, cette "bonne idée" va générer des tensions voire des disputes. Qu'est-ce qui s'y joue de l'organisation de la famille ? Comment y remédier ?
Le partage des tâches, un idéal d'organisation familiale
Nous sommes nombreux à partager le fantasme d'une solidarité innée entre les membres d'une même famille. Nous espérons profondément que les joies et les peines se vivent ensemble, entre personnes liées par les affects. Il en deviendrait presque logique que chaque tâche soit l'occasion d'une égale implication de toute la famille. De plus, fatigués par nos activités, nous comptons sur ses "coups de main" pour passer du temps ensemble et ne pas avoir le sentiment d'être le ou la défavorisé(e) de la situation. De manière générale, cette égalité des rôles a une fonction de justice familiale. Elle autorise chacun à profiter de la vie de famille.
La demande de soutien, une marque du lien
Très tôt au sein du couple, nous faisons pourtant l'expérience d'un déséquilibre quant aux activités qui nous échoient. L'aide apportée par notre conjoint(e) d'abord et par nos proches ensuite représente inconsciemment l'amour qu'ils nous portent. S'ils ne nous laissent pas seul(e) dans l'activité, c'est qu'ils font attention à nous : ils nous aiment. Pour un peu, nous oublions même de leur réclamer de l'aide, nous attendons qu'ils devancent notre demande. Ce sont des attentes implicites. C'est elle qui nous font souffrir quand elles ne sont pas exaucées car elles nous laissent le sentiment de ne pas être écouté(e), entendue(e) et compris(e).
Les tâches de l'enfant, apprendre à devenir grand
A chaque âge de l'enfant, il est possible de lui demander un certain nombre d'actions qui relèvent du rangement et de l'entretien de son cadre de vie. A partir du moment où l'enfant est en mesure de comprendre et de le faire sans risque, il est intéressant de lui apprendre à ranger ses jouets. Au départ, il a besoin du soutien des adultes mais progressivement cela devient un réflexe. Il acquiert une nouvelle forme d'autonomie. Alors que les enfants accèdent à de plus en plus de jouets et de matériels, leur permettre de les organiser leur donne le sentiment de pouvoir maîtriser cette profusion. Le contrôle est une marque du développement.
Par la suite, nous pouvons lui confier quelques tâches qui ont trait à la vie familiale. Mettre la table, la débarrasser, passer le balai après le repas ou vider le lave-vaisselle sont des actions qu'un enfant d'une dizaine d'années peut réaliser. D'une part, cela l'insère dans l'organisation familiale, d'autre part il y apprend le partage et la solidarité. Désormais, les jeunes sont habitués à être servis sans la moindre contrepartie. C'est oublier qu'ils auront à faire l'expérience que ce mode de vie n'est pas tenable sur le long terme. Quand viendra le moment d'agir, ils auront pris l'habitude d'être passifs et attentistes. C'est très contraire à ce que la société actuelle attend de ses sujets.
Par la suite, nous pouvons lui confier quelques tâches qui ont trait à la vie familiale. Mettre la table, la débarrasser, passer le balai après le repas ou vider le lave-vaisselle sont des actions qu'un enfant d'une dizaine d'années peut réaliser. D'une part, cela l'insère dans l'organisation familiale, d'autre part il y apprend le partage et la solidarité. Désormais, les jeunes sont habitués à être servis sans la moindre contrepartie. C'est oublier qu'ils auront à faire l'expérience que ce mode de vie n'est pas tenable sur le long terme. Quand viendra le moment d'agir, ils auront pris l'habitude d'être passifs et attentistes. C'est très contraire à ce que la société actuelle attend de ses sujets.
Refuser les tâches, une manière de s'opposer
Classiquement avant l'adolescence, les enfants proposent assez naturellement leur aide. Ils sont très fiers de préparer les repas et de participer à la vie de famille. Ils espèrent ainsi être validés dans le regard parental comme des alliés, progressivement comme des quasi-grands. Mais quuand survient la puberté, ils sont pris dans une ambivalence : être considérés comme des adultes (se séparer des parents) mais aussi cocoonés comme autrefois (rester enfants). Quand il refuse les actions demandées, ils placent leurs parents dans l'obligation de pallier à leurs manquements. Ils croient se différencier dans l'opposition alors qu'ils insufflent toujours plus de liens.
En réalité, lorsque les rôles ont été distribués, il convient de les tenir. L'opposition est un phénomène normal du processus adolescent qu'il faut respecter sans l'annuler en faisant machine arrière. Quelques retards dans la réalisation de ce qui est attendu vont survenir. Mais rester ferme sur les attentes stabilise le cadre qui offre la possibilité pour l'adolescent de trouver un compromis et d'exprimer son individualité. La fonction parentale est testée, elle doit rester solide. Elle supporte le sentiment de sécurité fondamental dans la tourmente des remaniements psychiques et physiques en cours.
En réalité, lorsque les rôles ont été distribués, il convient de les tenir. L'opposition est un phénomène normal du processus adolescent qu'il faut respecter sans l'annuler en faisant machine arrière. Quelques retards dans la réalisation de ce qui est attendu vont survenir. Mais rester ferme sur les attentes stabilise le cadre qui offre la possibilité pour l'adolescent de trouver un compromis et d'exprimer son individualité. La fonction parentale est testée, elle doit rester solide. Elle supporte le sentiment de sécurité fondamental dans la tourmente des remaniements psychiques et physiques en cours.