L’influence de la télévision sur les français
D’une télévision familiale à une télévision individuelle
La place prise par la télévision, au sein de notre société, semble tout à fait considérable. Loin de la période où la norme était de disposer d’un seul écran par foyer (années 60 aux années 80), la France, à l’instar de la quasi-totalité des pays développés, est désormais « sur équipée » avec 2,7 écrans TV par foyer. En parallèle, l’offre s’est démultipliée en passant de 6 chaines (dans les années 80) à des centaines aujourd’hui. Nous nous orientons vers une télévision réellement « à la carte » qui s’adapte aux rythmes de vie de chacun (Pay Per View, programmes à la demande…) tout en proposant une diversité qui répond aux goûts et centres d’intérêts des plus exigeants.
L’influence sur les achats
Les différentes formes de promotions et de publicités à la télévision figurent toujours parmi les plus efficaces. Le simple fait de « passer à la télé » (sur une chaine nationale à l’audience significative) pour l’auteur d’un livre, le réalisateur d’un film ou une société à l’origine d’un nouveau produit assure une très large visibilité et des ventes certaines. La publicité, sous forme de spots publicitaires, a elle accompagné une génération entière depuis les années 1970/80. Les téléspectateurs sont aguerris aux argumentaires en tous genres et autres formules chocs pour vendre du dentifrice ou une voiture particulière. En cela, la plupart prennent la publicité télévisée comme une source d’information, d’idées d’achats voire de plaisir (dans ses dimensions créatives).
L’influence sur les opinions
A l’heure où les limites entre groupes de médias et pouvoir n’ont jamais été aussi flous (voire inexistantes dans certains cas), il parait légitime d’observer de quelle manière les médias influencent directement les français. On observe que la distance du téléspectateur vis-à-vis des informations augmente selon sa catégorie socioprofessionnelle. Plus l’individu est éduqué, diplômé et aisé financièrement, plus sa distance critique est affirmée vis-à-vis des informations délivrées par les médias en général et la télévision en particulier. Cette dernière, bien que considérée comme d’une fiabilité relative par différentes études d’opinion, continue à jouer un rôle considérable dans les perceptions, positionnements et convictions des français. Un seul exemple pour illustrer un phénomène massif…
Lionel Jospin au second tour de la présidentielle ?
La dernière semaine de la campagne présidentielle de 2002, une sombre affaire d’agression (d’une personne âgée) a défrayé la chronique en étant relayée avec zèle par de nombreux médias (dont TF1 en particulier), de façon souvent anxiogène et chargée émotionnellement. On peut clairement considérer que ce déchainement médiatique a participé à l’accentuation des votes de droite et d’extrême droite en faisant basculer le vote en faveur des 2 candidats les plus marqués à droite (Mr Chirac et Le Pen). Cette affaire s’est avérée être un « coup monté », la personne âgée ayant inventée de toute pièce une agression imaginaire... Ce « fait divers » pose bien la question du pouvoir des médias à orienter un débat, à générer des sentiments et émotions susceptibles d’influencer des opinions et des votes. Notons que le « levier » de l’insécurité et des peurs associées représente un biais pratique et éprouvé pour augmenter les votes dits « conservateurs » (de droite) et qu’il serait surprenant que les dirigeants de l’information des grandes chaines françaises ignorent cette réalité…