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L'importance des pauses au travail
L’organisation de pauses durant la journée fait partie de ce que l’on nomme les conditions de travail. Elles définissent un ensemble de paramètres qui influent sur la satisfaction éprouvée dans l’activité ou engendrent des répercussions sur la santé.
Pause et cadre temporel
La contrainte de temps est une donnée essentielle des conditions de travail. Dans une société où le productivisme s’accélère constamment, les temps de pause, non encadrés légalement, sont souvent les premiers moments de détente à disparaître. Contrairement aux idées reçues, cette suppression est souvent le fait des seuls salariés qui tentent ainsi de maintenir un travail de qualité malgré l’augmentation de la charge, difficilement remise en cause.
L’activisme professionnel peut donc être engendré et organisé par la culture d’entreprise et les pratiques managériales mais il peut aussi être réactionnel. En effet, il peut être une réponse de l’individu à un défaut d’imagination, à un sentiment de vide intérieur et une réponse à l’angoisse ressentie.
Pause et travail répétitif
Dans les métiers manuels, où le travail consiste en une succession de gestes rapides et identiques, le salarié joue constamment une course contre le temps. Le respect de la cadence devient le seul objectif, chacun tentant alors d’aller plus vite que la chaîne, pour reprendre le contrôle quelques secondes, pouvoir disposer de son corps, bref, pour gagner un moment de liberté.
Cette hyperactivité, si elle consiste à gagner un temps pour soi, n’est autre qu’un mécanisme de défense face à l’aliénation de la répétitivité du geste et aux souffrances qui en découlent. En plus d’une reprise de contrôle, l’accélération du geste produit un véritable ‘silence mental’ car elle entre en concurrence avec la pensée et permet de décharger les frustrations et la colère générée par une telle organisation du travail.
A termes, les salariés seront victimes des répercussions de l’hyperactivité sur leur santé : épuisement physique et psychique, troubles du sommeil, de la concentration, de la mémoire, hypertension, accidents ischémiques transitoires (les AIT sont des déficits neurologiques localisés causés par l’occlusion d’une artère).
Dans de telles conditions, l’organisation de temps de pause constitue donc une prévention efficace pour la préservation de la santé physique et mentale des salariés. Les pauses permettraient en effet cette libération de la cadence de la chaîne et une ré-humanisation des salariés par la parole et la remise en acte de la pensée.
Pause et lien social
La vitalité des collectifs de travail, nous l’avons vu dans un précédent article (Le groupe de parole en entreprise), permet la transmission des compétences, l’acquisition de processus d’évitement des conflits et la préservation de la santé (mentale et physique dans les métiers à risque).
L’évolution des conditions de travail, par le développement de la politique du chiffre et les évolutions technologiques, tend aujourd’hui à individualiser l’activité et à démembrer les collectifs de travail. Or justement, si le fonctionnement de l’entreprise ne permet plus le travail d’équipe, l’organisation des temps de pause peut assurer une partie des bienfaits du collectif.
La pause est en effet l’occasion de maintenir ou de développer les liens sociaux entre les membres de l’entreprise, elle permet également de suspendre l’activité mentale et/ou physique, de gérer une charge émotionnelle importante par l’échange entre collègues. Lorsque la parole circule librement, la pause est aussi l’occasion d’aborder les difficultés du travail, de partager des connaissances et de transférer des problématiques professionnelles vécues par un individu isolé vers le collectif de travail (en se saisissant de la difficulté) puis vers l’organisation (en l’exposant à l’encadrement).