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L’hypnose médicale
Mise à jour par le professeur Charcot puis employée par Freud dans le traitement de l’hystérie, l’hypnose est un état de conscience modifié différent du sommeil et de l’état de veille.
Conscience ‘consciente’ et conscience ‘inconsciente’
Voici deux termes qui pourraient sembler forts obscurs si l’on ne poursuivait pas ses lectures sur l’hypnose médicale. Pour les comprendre, il faut avant tout se détacher des définitions usuelles de la conscience au sens commun comme au sens psychanalytique.
L’état hypnotique se traduit par la pause de la conscience ‘consciente’ au profit de l’éveil de la conscience ‘inconsciente’.La conscience ‘consciente’ correspond à l’état de veille que nous connaissons et dans lequel un trop grand nombre d’informations afflues et ne peuvent être assimilées. Cette conscience est ainsi dite restreinte dans la mesure où elle ne traite qu’une part des stimuli.
La conscience ‘inconsciente’, par opposition à la première, est dite infinie. Elle contient l’ensemble des souvenirs et des perceptions internes et externes ainsi que les processus d’apprentissage.
L’hypnose tend donc à passer d’un état de conscience consciente ou attention restreinte à un état de conscience inconsciente ou vigilance généralisée, en franchissant progressivement des états de vigilance intermédiaire.
Principes de base
L’hypnose médicale se différencie de l’hypnose de spectacle par la position du thérapeute. Dans un spectacle, il se focalise sur l’acquisition d’une position de contrôle et d’autorité, dans le cadre d'un traitement, il se trouve lui-même dans une position de vigilance généralisée pour recourir à la suggestion.
Le thérapeute emploie des techniques telles que la fixation du regard pour plonger le patient dans un état d’hypnose afin d’agir sur les habitudes et les comportements rigides de l’état de conscience consciente en libérant de nouvelles possibilités jusqu’alors enfermées dans la consciente inconsciente.
Il est important de noter qu’une part de la conscience du patient reste éveillée, empêchant donc le thérapeute d’user abusivement de son pouvoir de suggestion : ces indications seront suivies si elles recueillent l’accord du patient.
Indications
L’hypnose est médicale dans la mesure où elle permet d’agir sur les comportements nocifs tels que la consommation d’alcool ou de tabac ou sur toute autre addiction notamment alimentaire. Elle a également démontré son efficacité pour lutter contre l’anxiété, les phobies, les douleurs chroniques ou encore les troubles du sommeil et de la sexualité.
Si l’on considère l’exemple d’une personne désirant arrêter sa consommation de tabac, on admet que sa volonté se voit opposer des habitudes corporelles (telles que l’apport quotidien de nicotine) et comportementales (rythmes des pauses cigarette dans la journée et gestes associés à l’acte de fumer). Le passage de l’état de vigilance restreinte à celui de vigilance généralisée lui permettra de mesurer la profondeur de sa motivation à stopper le tabac, libérant ainsi des ressources ignorées. C’est donc en modifiant le contexte des habitudes que l’hypnose en détruit les ressorts.
Dans le cas de douleurs chroniques, le thérapeute considère la douleur comme l’expression d’un vécu émotionnel et corporel. Le patient est invité à décrire ses symptômes au travers de métaphores telles que des piqûres, des brûlures ou encore des sensations de coupures qui seront modifiées en état de vigilance généralisée.
Déroulement d’une séance
La séance débute par un entretien approfondi dans lequel le patient décrit ses symptômes et ses objectifs. Patient et thérapeute décident ensemble de la stratégie qui sera employée au cours de l’hypnose.
La durée moyenne de séance est de 45 min, leur nombre dépend de la pathologie à traiter bien que la période de soin dépasse rarement les six mois. Le prix varie entre 50 et 100 euros.