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L’hypnose ericksonienne
Créée part Milton Erickson, elle correspond à une nouvelle conception de l’hypnose et de son utilisation à des fins thérapeutiques.
Milton H. Erickson
Parfois considéré comme le thérapeute majeur du 20ème siècle, Milton Erickson éprouva ses premières expériences sur sa propre personne puisque, atteint d’une poliomélyte qui le paralysa dés l’âge de 17 ans, il ‘combla’ son handicap en développant d’importantes capacités de concentration qui l’amenèrent, quelques années plus tard, à s’intéresser à l’hypnose.
L’originalité de Milton Erickson ne tenait pas moins à ses méthodes (qui lui valurent comme Freud à une autre époque, de se justifier devant le conseil de l’ordre des médecins), qu’à son refus de théoriser ses pratiques ou de fonder une quelconque école. Il était en effet convaincu que toute tentative de théorisation formelle de la personnalité, ne pouvait que réduire le champ d’analyse du thérapeute et rigidifier ses méthodes.
Il connut toutefois une grande renommée grâce à sa grande maîtrise de l’hypnose qui lui permettait de ‘guérir’ des patients que les psychiatres décrivaient comme incurables. Beaucoup de thérapeutes choisirent de suivre son enseignement et développèrent ainsi ses méthodes, dont les influences sur les thérapies brèves telles que la PNL (Programmation Neuro-Linguistique) ou la thérapie systémique furent significatives.
Principes majeurs
L’hypnose ericksonienne s’oppose à l’hypnose du début du 20ème siècle qui usait de méthodes de suggestion autoritaires, intimant des ordres aux individus en mesure de les accepter. Ce fut d’ailleurs la raison qui poussa quelques praticiens à prétendre que certains ne peuvent être hypnotisés.
Les travaux d’Erickson l’amenèrent à développer des techniques d’induction diversifiées et adaptées à la personnalité des patients, développant ainsi l’un des principes majeurs de sa technique : ‘le travail à partir de ce que le patient apporte’. Sa pratique se base sur une interaction entre le thérapeute et l’inconscient du soigné, dans lequel il induit directement des modifications. Son efficacité tiendrait ainsi au fait qu’elle s’agit sur les besoins profonds du patient.
L’hypnose ericksonienne se base sur plusieurs principes implicites dont le postulat selon lequel il n’est pas nécessaire de rendre conscient, ce qui est inconscient ; comme le fait il n’est pas essentiel de comprendre la personnalité du patient et ses processus mentaux.
L’utilisation de ‘ce qu’apporte le patient’
A l’endroit où l’hypnose classique s’apparentait à une reprogrammation du patient, Milton Erickson développa une pratique basée sur un respect total de la singularité du patient. Il s’appuyait donc sur sa conception de la vie, sur ses réflexions, sur ses croyances et sur ses projets au travers de la situation thérapeutique.
En ce sens, l’hypnose ericksonienne peut être qualifiée d’humaniste car elle accepte le patient dans son ensemble, sans porter aucun jugement ou avis : « Les thérapeutes qui souhaitent aider leurs patients ne doivent jamais mépriser, condamner, ou rejeter le moindre aspect de la conduite du patient, simplement parce qu'il est gênant, déraisonnable ou même irrationnel. Le comportement du patient fait parti du problème qui est amené dans le cabinet, il constitue l'environnement personnel au sein duquel la thérapie doit prendre son effet. »
Erickson démontra ainsi que l’hypnose n’était que l’exploitation intelligente et méthodique d’un certain nombre d’apprentissages résultant de l’expérience et dont l’individu n’est pas conscient. Par exemple, chacun a su développer une anesthésie à la sensation de port de lunettes ou de bijoux (acquis primaire à partir duquel il créa la technique d’anesthésie hypnotique). On peut encore citer la méthode de l’amnésie hypnotique qui fut développée à partir de la capacité innée de l’Homme à ‘oublier’ une souffrance (en se plongeant devant la télé par exemple).