L'arrivée d'un petit frère ou d'une petite sœur
Les liens entre frères et sœurs sont tout sauf anodins et lisses. Ils comportent souvent des sentiments forts tels que de l’amour, de la jalousie voire de la haine. Les parents peuvent tenter de décoder les enjeux qui se trament derrière ces tumultes et ainsi mieux répondre aux peurs et désirs de chacun(e)s…
Avant la naissance
Tout frère et sœur qui vient au monde représente une menace potentielle pour l’enfant vis-à-vis de ses parents. En effet, l’angoisse de l’abandon est normalement présente en chaque enfant et celle-ci, lorsqu’elle se confronte à la réalité d’une nouvelle présence à venir, s’active et se met en alerte. Il est essentiel pour les parents d’entendre ces peurs abandonniques et de pouvoir y répondre. Cela peut se faire par des mots (« nous ne t’abandonnerons pas ; tu garderas tout notre amour en ayant un petit frère ou une petite sœur près de toi ») mais aussi par des attitudes sécurisantes pour l’enfant (prises en compte de ses doutes et interrogations, expression de l’affection…).
Lors de la naissance
Ces différentes attentions et écoutes n’éluderont pas toutes ses angoisses. Lors de la naissance et des premiers temps (jours et semaines), il est normal que l’enfant qui voit arriver un petit frère ou une petite sœur exprime ses peurs voire les somatise. L’une des expressions fréquentes peut être le fait régresser dans ses comportements, ses demandes auprès de papa - maman (parler comme un bébé, afficher une perte d'autonomie...). De même, cette phase peut se traduire par des crises de sanglots, des pleurs et des cris pour hurler la colère, la rage et les peurs. Bien qu’il soit parfois difficile d’accueillir cette gamme de réactions dont certaines peuvent être violentes, il est tout de même essentiel de pouvoir les autoriser autour d’un cadre sécure pour chacun (hors de la présence du nouveau né bien évidemment).
Les premiers mois de la vie
Une fois que l’enfant sent qu’il a effectivement été sécurisé par ses parents, un autre enjeu majeur va s’opérer dans les premiers mois de vie de son petit frère ou de sa petite sœur. En effet, les « engagements » des parents à préserver leur amour pour l'enfant vont être confrontés à la réalité du « faire avec » une nouvelle présence à la maison. Les places des enfants dans la fratrie changent, les échos inconscients inhérents à chacune de ces places ne pouvant pas être identiques. Il convient alors, pour chaque parent, de faire preuve de vigilance et d’écoute sur ses propres représentations... Qu’évoque la place d’aîné et celle de cadet ? Quelle était ma place au sein de ma fratrie et comment l’ai-je vécue ? De ces questionnements pourront résulter une meilleure connaissance de ses enjeux personnels, conscients et surtout inconscients, et ainsi de pouvoir mieux proposer, à chacun de ses enfants, une place à part entière…