L’addiction au sexe

Addiction ou compulsion ?
L'addiction sans substance : un mythe sans héros ?
Quand il y a prise de substance, il y a symboliquement ajout. C'est un cataplasme sur un manque. En l'absence de produit, il y aurait plus un manque de manque. Pas besoin de produit puisque que psychiquement, il n'y a pas de "trou". D'un côté, il y a un désir fort (manque) et de l'autre, a contrario, une fragilité de la possibilité désirante (manque de manque). Lors de la prise de toxique, il y a une demande formulée ("j'en veux" voire "j'en ai besoin") à un agent extérieur que vise le désir : "l'addict" souhaite incorporer l'objet pour le plaisir qu'il lui apporte. L'agent est l'analogue du plaisir, le toxicomane avale ou intègre du plaisir, inaccessible autrement. Dans la frénésie sexuelle, rien de tel : pas de désir, pas d'appel vers l'extérieur, la tension interne désagréable s'épuise (plaisir) dans le mouvement.
Quand l'amour se prend pour du sexe
Le désir, le moteur de la vie
Mais l'amour est une forme de sublimation absolue. A partir de nos instincts les plus primaires, c'est par lui que nous élaborons les formes les plus raffinées de civilisation et de culture. C'est un plaisir "à demi" que celui qui survient dans la mécanique sexuelle, il est sans commune mesure avec celui du ravissement de l'affliction amoureuse. A tel point d'ailleurs que nous pouvons trouver des exemples de sujets chez qui le dynamisme sexuel a régressé lorsqu'ils sont tombés profondément amoureux. Ils nous montrent que le bénéfice qu'ils ont trouvé dans la passion (amoureuse, foi, hobby) surpasse de beaucoup celui rencontré dans l'acte. Acte, par ailleurs limité, tant dans son expansion que dans son expression, que ce soit par le corps (limites somatiques) ou par le temps (durée).