Mode ZEN
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Je ne parle plus à mes parents
Pendant une psychothérapie, a fortiori lors d'une analyse, nous sommes amenés à interroger les schémas relationnels qui ont structuré notre enfance et, par la suite, notre vie. Il est courant que des récriminations adressées à nos parents remontent à la surface. Parfois ce sont des évènements de vie qui créent un conflit entre les générations. Le dialogue est rompu, laissant la place au ressentiment.
Modifier le lien
Tout développement appelle des renoncements. Ainsi, lorsque nous grandissons, nos parents passent d'un statut de modèles voire d'idoles vers des places similaires à celles des adultes que nous sommes devenus. Ce changement s'accompagne de réaménagements progressifs du lien. La plupart du temps, des tensions surgissent. Elles matérialisent la difficulté que nous avons à voir nos relations infantiles sécurisantes se déliter et, nous livrer peu à peu à une autonomie désirée et crainte.
Lors de son développement, l'adolescent a besoin de faire le deuil des imagos parentaux issus de son enfance. C'est ce processus de perte qui est à la source de sa dépressivité. Remettre en cause les référents qui le structurent s'accompagne toujours d'un moment d'errance psychique et d'insécurité. Souvent, l'adolescent s'accroche à un groupe ou à un mouvement afin de se proposer de nouvelles identifications sur lesquelles s'appuyer.
Lors de son développement, l'adolescent a besoin de faire le deuil des imagos parentaux issus de son enfance. C'est ce processus de perte qui est à la source de sa dépressivité. Remettre en cause les référents qui le structurent s'accompagne toujours d'un moment d'errance psychique et d'insécurité. Souvent, l'adolescent s'accroche à un groupe ou à un mouvement afin de se proposer de nouvelles identifications sur lesquelles s'appuyer.
La colère envers son parent
Ce processus de désillusion est douloureux et violent. L'adolescent y regarde ses parents avec un regard agressif afin de détruire leur image jusque là parfaite. Désormais, le parent apparaît sous son visage réel. Déçu, il est parfois difficile au jeune adulte de pardonner ce qu'il considère comme une duperie, d'autant plus terrible qu'elle a été commise par ceux qui lui étaient le plus important.
D'autres causes de colère peuvent se rencontrer. En effet, il arrive que les générations ne partagent pas leurs points de vue sur le monde environnant. Il est toujours difficile de concevoir que, d'une génération à l'autre, les modes de vie et de pensée puissent se contredire. Ainsi, surviennent des incompréhensions qui prennent la forme d'une demande implicite d'émancipation ("nous sommes différents, on ne se comprend pas"). Lorsque le dialogue se rompt, c'est en fait le symptôme d'une trop grande proximité. Arrêter de se parler, c'est vouloir en finir avec la fusion et expérimenter son individualité.
D'autres causes de colère peuvent se rencontrer. En effet, il arrive que les générations ne partagent pas leurs points de vue sur le monde environnant. Il est toujours difficile de concevoir que, d'une génération à l'autre, les modes de vie et de pensée puissent se contredire. Ainsi, surviennent des incompréhensions qui prennent la forme d'une demande implicite d'émancipation ("nous sommes différents, on ne se comprend pas"). Lorsque le dialogue se rompt, c'est en fait le symptôme d'une trop grande proximité. Arrêter de se parler, c'est vouloir en finir avec la fusion et expérimenter son individualité.
S'accorder du désaccord
Il est illusoire de vouloir atténuer les désaccords à tout prix. Cela ne fait que renforcer le sentiment d'aliénation à la source de la première brouille. Il est important au contraire de prendre du recul quant aux enjeux de cette rupture du lien. A distance, chacun est plus à même de définir comment il désire faire évoluer la relation. Deux dynamiques contraires sont en jeu : les parents doivent accepter la personnalité du jeune tandis que l'enfant doit comprendre qu'il ne peut faire évoluer ses parents selon son désir. Chacun doit comprendre que, pour se poursuivre, la relation va changer de visage et reconnaître à ses protagonistes une liberté totale. Les parents sont renvoyés à leur couple et à leur histoire tandis que les enfants sont libérés vers l'extérieur du foyer.
La crise et le temps
Toutefois, malgré les efforts des générations pour s'accepter mutuellement, il subsiste certaines situations où l'attachement est durablement compromis. C'est alors le temps qui se fait le meilleur allié. Eviter les conflits ouverts permet une concorde de façade où tout le monde tire son épingle du jeu. Le pardon vient alors souvent au détour d'évènements de vie comme une naissance ou un mariage. Chacun y mesure mieux l'importance des liens familiaux et le fait que malgré les heurts, il n'a qu'une seule famille.
Hormis les situations de violence ou d'abus intrafamiliaux, préserver un minimum de liens permet de ne pas se priver de racines. Il s'agit pour tous de finir par admettre qu'au-delà des fantasmes, nos proches restent des personnes imparfaites. Cette acceptation difficile puisqu'elle éclaire notre propre imperfection, nous autorise à entrer enfin dans des relations authentiques et empreintes d'empathie, profondes et affectueuses.
Hormis les situations de violence ou d'abus intrafamiliaux, préserver un minimum de liens permet de ne pas se priver de racines. Il s'agit pour tous de finir par admettre qu'au-delà des fantasmes, nos proches restent des personnes imparfaites. Cette acceptation difficile puisqu'elle éclaire notre propre imperfection, nous autorise à entrer enfin dans des relations authentiques et empreintes d'empathie, profondes et affectueuses.