Mode ZEN
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Je dois avoir un enfant
Dans toutes les sociétés, le rôle traditionnellement dévolu à la femme en âge de procréer est de devenir mère. Mais bien peu s'interrogent sur le désir profond des femmes quant à la maternité. Elevées des l'enfance dans le mythe de la mère, les filles doivent donner la vie.
Dès l'enfance, une mère
Les premiers jeux offerts à la fille miment le comportement maternel. A chaque Noël, dans les catalogues, nous voyons fleurir poupons et autres jouets sensés apprendre à la petite fille à devenir une femme, c'est-à-dire une mère. A grand renfort de biberons, de couches à changer, de bain à donner, les enfants sont formatées au rôle imposé par la société. Très tôt, elles sont l'objet d'une pression sociale très forte. Dès lors, pour elles, se réaliser passera par la maternité.
Mais la place de l'enfant (quel que soit son sexe) n'est pas définie à sa naissance. Un genre n'a pas de fonctions ni d'attributs naturels. Les rôles qui lui sont assignés sont des constructions sociales. Ils reposent sur des traditions et des us multiséculaires. Ce sont ces coutumes qui rappellent très vite les filles à leur devenir social. Au niveau familial déjà, il est courant de confier à l'adolescente une partie des missions maternelles (garder les puinés, leur donner le bain, les changer, leur donner à manger). La jeune fille apprend donc très tôt quelle place elle doit occuper.
Mais la place de l'enfant (quel que soit son sexe) n'est pas définie à sa naissance. Un genre n'a pas de fonctions ni d'attributs naturels. Les rôles qui lui sont assignés sont des constructions sociales. Ils reposent sur des traditions et des us multiséculaires. Ce sont ces coutumes qui rappellent très vite les filles à leur devenir social. Au niveau familial déjà, il est courant de confier à l'adolescente une partie des missions maternelles (garder les puinés, leur donner le bain, les changer, leur donner à manger). La jeune fille apprend donc très tôt quelle place elle doit occuper.
Femmes contre mères
En inscrivant la relation mère/enfant comme modèle du beau, les médias, l'art, la société font reposer sur les épaules de la femme des pressions dont elle n'est pas maîtresse. Si la maternité est une belle histoire, elle ne le devient que si la femme le désire. Car ce qui pose souci dans cette transmission et cette imposition de la maternité, c'est que pour qu'une grossesse soit heureuse, il est important qu'elle ait pu se désirer et se mûrir. A l'heure des dénis de grossesse et des IVG toujours nombreuses, la prise en compte du souhait féminin offre des éléments de réflexion. Comment se formule le désir de maternité ? Qu'est-ce qui s'y exprime de la liberté des femmes ou au contraire de leur enfermement dans des codes immuables ?
Nombreuses sont les femmes qui ne ressentent pas le désir ni le besoin de donner naissance à un enfant. Certaines souhaitent exister en tant que femmes sans forcément être mères. Mais, la femme à la différence de l'homme est aux prises avec une réalité de sa sexualité, c'est elle qui donne la vie. Nous voyons ainsi comment la contraception échoit encore majoritairement à la partenaire féminine du couple. Quand l'enfant survient, la responsabilité (=culpabilité) repose toujours sur elle qui n'aurait pas fait attention.
Nombreuses sont les femmes qui ne ressentent pas le désir ni le besoin de donner naissance à un enfant. Certaines souhaitent exister en tant que femmes sans forcément être mères. Mais, la femme à la différence de l'homme est aux prises avec une réalité de sa sexualité, c'est elle qui donne la vie. Nous voyons ainsi comment la contraception échoit encore majoritairement à la partenaire féminine du couple. Quand l'enfant survient, la responsabilité (=culpabilité) repose toujours sur elle qui n'aurait pas fait attention.
Fille, tu seras mère !
L'injonction familiale est aussi très forte. De nombreuses femmes viennent partager dans le cabinet des professionnels de santé, leurs difficultés quant au choix d'être mère ou pas. Aujourd'hui, alors que dans nos sociétés l'âge moyen de première grossesse est repoussé, la question d'avoir un enfant se pose dès que la jeune fille développe une vie intime et personnelle stable.
Parfois les mères font elles-mêmes pression pour que leurs filles entrent dans la maternité. Il y a là un transfert de capacité et cette maternité positionne la jeune dans le système familial. La femme ménopausée ou pré-ménopausée dépose ses désirs de grossesse laissés en suspens auprès de sa fille qui est ainsi inconsciemment pressée de répondre à cette demande maternelle. Son désir intime et peut-être différent peine alors à s'exprimer.
Parfois les mères font elles-mêmes pression pour que leurs filles entrent dans la maternité. Il y a là un transfert de capacité et cette maternité positionne la jeune dans le système familial. La femme ménopausée ou pré-ménopausée dépose ses désirs de grossesse laissés en suspens auprès de sa fille qui est ainsi inconsciemment pressée de répondre à cette demande maternelle. Son désir intime et peut-être différent peine alors à s'exprimer.
La grossesse, une affaire de choix
Le désir de maternité suit la logique de tous les autres désirs, c'est-à-dire qu'il ne connaît ni règles ni impératifs. De plus, il est mobile dans le temps et peut évoluer au gré des rencontres et des histoires de vie. Toutefois, les enjeux sociaux, familiaux voire économiques sont tels que la fille peut se sentir obligée de se conformer. Mais les femmes doivent pouvoir choisir quel sera leur parcours de vie ou le moment pour elles de devenir mères.
Il serait dommage que la maternité et la relation qu'elle engendre ne soient pas consciemment consenties Si se dégager de ces pressions environnementales demande à la jeune femme un travail psychique colossal, cela lui permet ensuite d'investir librement son enfant. Cet enfant est la résultante de 2 choix : en premier lieu, le concevoir, se constituer comme mère ensuite . C'est lorsque ces choix sont respectés, entendus et compris qu'ils peuvent devenir les fondements d'une relation heureuse au bébé. Il s'ajoute et complète le bonheur de donner la vie.
Il serait dommage que la maternité et la relation qu'elle engendre ne soient pas consciemment consenties Si se dégager de ces pressions environnementales demande à la jeune femme un travail psychique colossal, cela lui permet ensuite d'investir librement son enfant. Cet enfant est la résultante de 2 choix : en premier lieu, le concevoir, se constituer comme mère ensuite . C'est lorsque ces choix sont respectés, entendus et compris qu'ils peuvent devenir les fondements d'une relation heureuse au bébé. Il s'ajoute et complète le bonheur de donner la vie.
1. Simone de Beauvoir, Le deuxième sexe
2. Pierre Bourdieu, La domination masculine
3. Erving Goffman, L'arrangement des sexes
2. Pierre Bourdieu, La domination masculine
3. Erving Goffman, L'arrangement des sexes