Mode ZEN
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J'ai honte de mes désirs sexuels
Malgré la relative liberté sexuelle de notre société, la culpabilité liée à nos désirs sexuels reste forte. Pourtant nous formulons tous et toutes des désirs que nous pensons inavouables.
La honte et le sexe, une longue histoire
Notre rapport à la sexualité est souvent empreint de honte. Nos désirs scénarisent des relations sexuelles libérées du jugement extérieur, des pratiques dont nous ne saurions parler sans rougir. Nous y percevons le décalage entre nos fantasmes et les interdits sociaux voire les tabous. Ils sont issus de nos interdits parentaux et familiaux originaires. La psychanalyse nous a appris que l'inconscient ne connaît pas la négation. Nombre de nos souffrances découlent de ce que cet immense réservoir de désirs ne connaît aucune limite, tandis que leur assouvissement est régi par des codes moraux et sociaux beaucoup plus restrictifs.
Le fantasme et le désir forment un trait d'union entre notre vie privée (psychique) et notre vie publique (acte). Lorsque l'écart entre nos désirs et les lois auxquelles nous nous pensons soumis se creuse, la culpabilité surgit et avec elle le sentiment de honte. Nous devons nous rendre à l'évidence que la honte inspirée par nos désirs "inavouables" est bien souvent une construction qui nous est personnelle. Elle est la trace d'une confrontation entre désirs et interdits intériorisés
Le fantasme et le désir forment un trait d'union entre notre vie privée (psychique) et notre vie publique (acte). Lorsque l'écart entre nos désirs et les lois auxquelles nous nous pensons soumis se creuse, la culpabilité surgit et avec elle le sentiment de honte. Nous devons nous rendre à l'évidence que la honte inspirée par nos désirs "inavouables" est bien souvent une construction qui nous est personnelle. Elle est la trace d'une confrontation entre désirs et interdits intériorisés
Désirer, l'interdit qui annonce le plaisir
Nos désirs et notre imagination sont indispensables à notre vie sexuelle. C'est lorsque nous leur laissons le champ libre que nous connaissons les satisfactions les plus complètes. L'amour à trois, les lieux insolites, les relations homosexuelles, le fétichisme ou les pratiques sadomasochistes, sont des désirs qui enrichissent notre sexualité. Bien sûr, nous craignons de les voir démasqués car nous sommes convaincus d'être seul(e) à les formuler. Derrière cette honte, se cache en fait notre aliénation à la norme. L'important pour notre image sociale est qu'elle colle à ce que nous pensons que la société en attend. Mais s'il est un champ dans lequel la norme n'existe pas c'est bien celui de la sexualité. Il suffit pour s'en convaincre, de penser aux diverses sexualités à l'œuvre dans le monde et à sa variabilité culturelle.
La sexualité est un langage du corps, des corps. Expérimenter de nouvelles voies de plaisir est favorable à notre épanouissement et à notre enrichissement personnel. En matière de sexualité, l'essentiel est de ne pas infliger nos choix à l'autre comme nous n'aimerions pas nous voir infliger des désirs qui nous sont extérieurs. A l'écoute de notre désir et dans le respect des choix et de l'intégrité psychique et physique du ou des partenaires nous ne sommes pas coupables de vouloir assouvir nos pulsions.
La sexualité est un langage du corps, des corps. Expérimenter de nouvelles voies de plaisir est favorable à notre épanouissement et à notre enrichissement personnel. En matière de sexualité, l'essentiel est de ne pas infliger nos choix à l'autre comme nous n'aimerions pas nous voir infliger des désirs qui nous sont extérieurs. A l'écoute de notre désir et dans le respect des choix et de l'intégrité psychique et physique du ou des partenaires nous ne sommes pas coupables de vouloir assouvir nos pulsions.
La sexualité, le summum de l'intimité
La sexualité est une pièce de théâtre dans laquelle nous pouvons vouloir changer de costume. Elle nous autorise à mieux cerner qui nous sommes. Par ailleurs, avoir du désir pour telle ou telle personne, ou fantasmer telle ou telle pratique ne fait pas de nous des "anormaux". Nous ne devenons pas ce que nous expérimentons. Ainsi, vivre une expérience homosexuelle ou une relation de soumission ne nous catégorise pas comme homosexuel ou sadomasochiste. La sexualité et la réalisation de nos désirs sont de l'ordre de l'intime et n'ont pas à modifier notre place dans la société. Il serait malheureux que ce qui se réalise dans le secret partagé de notre intimité se trouve exposé et jugé par tout le monde. Mais peut-être devons-nous alors nous interroger sur cette propension nouvelle de la société qui, jetant la lumière sur la vie privée des uns et des autres (téléréalité), nous fait craindre de voir divulguer nos désirs les plus personnels.
Si la sexualité est une pièce dans lequel nous sommes libres d'endosser tel ou tel rôle, il semble important qu'il s'agisse d'un théâtre privé c'est-à-dire privé de spectateur pour nous juger. Tout comme un jeu de rôle n'épuise pas la personnalité propre de chaque joueur même au contraire la complexifie, la sexualité (a fortiori nos fantasmes) ne saurait résumer qui nous sommes.
Si la sexualité est une pièce dans lequel nous sommes libres d'endosser tel ou tel rôle, il semble important qu'il s'agisse d'un théâtre privé c'est-à-dire privé de spectateur pour nous juger. Tout comme un jeu de rôle n'épuise pas la personnalité propre de chaque joueur même au contraire la complexifie, la sexualité (a fortiori nos fantasmes) ne saurait résumer qui nous sommes.