Mode ZEN
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J'ai envie d'être infidèle
L'infidélité est un sujet qui taraude de nombreuses personnes en couple. Du simple fantasme au passage à l'acte, toutes les attitudes sont possibles quant au désir que l'idée d'infidélité exprime.
Le désir, infidèle par essence ?
Le désir est composite. Il n'est que rarement dirigé de manière univoque vers un seul objet. La pulsion stable quant à la poussée qu'elle imprime connaît une certaine adaptabilité dans les buts qu'elle vise. Ils varient en fonction de nombreux éléments (environnement, rencontre, contexte, …). Nous faisons ainsi l'expérience que lorsque notre intérêt paraît focalisé vers une personne en particulier, il suffit d'un empêchement ou d'une frustration pour changer, parfois radicalement, notre projet amoureux. Ce qui cherche à s'accomplir c'est la satisfaction parfois au prix d'aménagements d'envergure. Le désir donne sens à la maxime populaire qui prétend que pour un(e) partenaire de perdu(e), dix seront retrouvé(e)s ! Dans sa composante essentielle, le désir n'élit que transitoirement un objet unique. S'il se concentre vers une seule personne, c'est à lire comme un accident, c'est-à-dire la résultante de plusieurs paramètres aléatoires.
Pris(e) dans des aspirations contraires
Si sur le plan du désir, la tendance dominante est à la pluralité, nous percevons que nous soumettre au seul principe de plaisir ne nous permet pas de nous installer dans l'existence. Fonctionner selon la seule écoute de nos souhaits, c'est dénier les contraintes qui s'imposent à nous. En effet, nous sommes assujettis de manière tout aussi fondamentale à un autre principe : le principe de réalité. C'est lui qui borne le champ de nos expériences quotidiennes, qui délimite l'aire de ce qui nous est possible. Ainsi, vivre selon les diktats exclusifs de l'un ou l'autre de ces principes est intenable. Du côté du plaisir, nous perdons le lien au monde externe tandis que du côté de la réalité nous enfermons nos pulsions de vie et perdons une part de notre énergie vitale.
Le choix d'un désir focalisé
L'infidélité nous questionne car nous sommes des "animaux sociaux et culturels". Notre animalité est du côté du plaisir tandis que notre sociabilité est du côté du rapport à la réalité en ce qu'elle nous frustre. Dès lors, nous sommes contraints d'entrer dans la négociation quant à nos aspirations contradictoires. La poussée pulsionnelle nous oriente vers l'infidélité tandis que notre besoin de sécurité nous fait projeter des relations stables. Ainsi, nous consentons à la fidélité si celle-ci satisfait nos attentes opposées. Par exemple si l'être aimé comble nos désirs d'imprévu et d'inédit. Bien souvent c'est aussi devant la peur de perdre un être très investi que nous préférons renoncer à nos envies d'ailleurs et d'autrement.
Celles-ci sont aussi à entendre en ce qu'elles répondent à notre problématique personnelle. Etre infidèle peut se lire comme une tentative inconsciente de se rassurer sur notre capacité à séduire ou à nous passer de l'autre auquel nous sommes attachés. C'est souvent une manière d'annuler la perte (angoissante et imaginée) avant qu'elle ne survienne. C'est une forme d'essai de maîtrise de l'angoisse qui pourrait survenir au moment d'une séparation. S'il y a un(e) ou des autres (les amants et maîtresses), nous encourrons imaginairement moins le risque d'être abandonné(e).
Celles-ci sont aussi à entendre en ce qu'elles répondent à notre problématique personnelle. Etre infidèle peut se lire comme une tentative inconsciente de se rassurer sur notre capacité à séduire ou à nous passer de l'autre auquel nous sommes attachés. C'est souvent une manière d'annuler la perte (angoissante et imaginée) avant qu'elle ne survienne. C'est une forme d'essai de maîtrise de l'angoisse qui pourrait survenir au moment d'une séparation. S'il y a un(e) ou des autres (les amants et maîtresses), nous encourrons imaginairement moins le risque d'être abandonné(e).
La fidélité, une valeur commune du couple ?
Toutefois, la question de la fidélité ne connaît pas que des réponses individuelles. C'est surtout au sein du couple que elle se pose. Nous ne sommes infidèles qu'en référence à un(e) autre à qui nous sommes liés. La fidélité n'est une valeur du duo que parce que nous l'instituons comme telle. Il est important de mettre en mots cette problématique sans quoi en l'absence de paroles pour la contenir - comme tout élément passé sous silence - elle pourrait agir de manière inconsciente et latente.
Pour autant, il n'est pas nécessaire d'en faire un sujet de longs discours. Connaître quels sont les attentes de l'autre et quelles sont les conséquences d'une éventuelle infidélité permet la plupart du temps à la réalité de peser dans la négociation quant à nos désirs incompatibles (fidèles/infidèles). Par ce mécanisme (l'intégration de l'ambivalence), nous nous humanisons un peu plus car nous connaissons mieux le sens, tant de nos actes que de nos renoncements. Notre rapport à l'infidélité, en ce qu'il révèle notre relation à l'autre aimé, nous permet d'aller plus avant dans le savoir sur notre désir, nos fonctionnements psychiques et la façon dont nous faisons nos choix.
Pour autant, il n'est pas nécessaire d'en faire un sujet de longs discours. Connaître quels sont les attentes de l'autre et quelles sont les conséquences d'une éventuelle infidélité permet la plupart du temps à la réalité de peser dans la négociation quant à nos désirs incompatibles (fidèles/infidèles). Par ce mécanisme (l'intégration de l'ambivalence), nous nous humanisons un peu plus car nous connaissons mieux le sens, tant de nos actes que de nos renoncements. Notre rapport à l'infidélité, en ce qu'il révèle notre relation à l'autre aimé, nous permet d'aller plus avant dans le savoir sur notre désir, nos fonctionnements psychiques et la façon dont nous faisons nos choix.