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Images de l’enfant, images de l’adulte
Le sentiment de solitude trouve le plus souvent ses origines dans l’enfance voire la prime enfance. Ce ressenti n’est que rarement le fruit du hasard et correspond bien au contexte et à la place occupée durant ces périodes de construction identitaire... En effet les enfants, même en bas âge, disposent d’une étonnante faculté à ressentir les signaux (conscients et inconscients) renvoyés par leur entourage et à les intégrer, à les rejouer...
Avant la naissance
La perception de la solitude commence non pas aux premiers jours de la vie mais bien avant la mise au monde, à l’intérieur du ventre de la maman. En effet, le bébé ressent si le contexte extérieur lui est bienveillant (ou non), s’il est effectivement désiré (ou non) et on peut considérer qu’une conscience vitale anime déjà cet être humain, avant sa naissance. Cette conscience et ses différentes perceptions font partie intégrante de son développement futur.
Le bébé et ses parents
Une fois né (événement qui peut d’ailleurs se produire plus tard que prévu lorsqu’il préfère ne pas sortir…), le bébé va s’imprégner, au fil des semaines et des mois, de l’environnement affectif et relationnel qui l’entoure. Il discernera par les regards, les gestes et l’atmosphère qui règne autour de sa personne, la place qui sera la sienne au sein de la famille. Le sentiment de solitude peut donc s’ancrer dès les premières périodes de la vie. L’acceptation du bébé et la place symbolique qu’il occupe dans l’esprit de ses parents s’avèrent donc déterminantes dans leur capacité à lui apporter la sécurité affective dont il (ou elle) a besoin pour se construire.
Place de l’enfant, liens aux parents
Au fil de son développement psycho affectif, l’enfant va faire l’apprentissage des liens qui l’unissent à ses parents. Certains parents seront en mesure de mettre en place un lien de parole et d’expression affective qui permettant à l’enfant de se sentir pleinement aimé et intégré au sein de la cellule familial. D’autres parents, n’ayant peu ou pas connu cet accueil et cette faculté à « réchauffer » l’enfant, entretiendront des rapports dans lesquels les dimensions humaines et affectives seront limitées voire carencées (peu d’expression d’amour, peu de paroles aimantes…). Il va sans dire que de ces différents modèles découleront des sentiments de solitude aux contours bien distincts.