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Hymne à la lenteur
Un proverbe arabe dit que "la lenteur arrive souvent au but, tandis que la précipitation s'empêtre souvent en chemin". Dans un monde qui s'emballe, comment faire?
Le culte de la rapidité
Le monde moderne a développé nombre d'outils nous permettant d'aller plus vite (la voiture, l'ordinateur, le téléphone...). Indéniables progrès, ces outils nous propulsent dans une spirale de vitesse. Couplée avec le besoin toujours plus pressant de nous montrer performant dans une société qui nous le demande, nous avons tendance à oublier le sens de nos actes, à parfois nous oublier nous mêmes. L'esprit tourmenté par le stress, le corps fatigué, notre conscience cherche à s'inscrire dans des actes plus vitaux...
Une réponse: Les mouvements Slow Life
Ces dernières années, des ouvrages¹ prônant l'éloge de la lenteur ont connu un vif succès auprès du public. La lenteur, une façon de se réincarner, un espace où l'esprit peut accompagner nos actions, où un souffle vital peut s'épanouir. Différents mouvements se sont élevés contre le culte de la rapidité: Slow food qui préconise de manger local et lentement pour pouvoir savourer les mets et le temps qui passe, Citta slow (ville lente, mouvement issu de Slow food) qui pose une gestion différent de la ville, basée sur le développement durable où les gens peuvent se réapproprier la gestion de leur emploi du temps.
Etre "slow", une meilleure chance d'arriver
L'objectif de ces mouvements n'est pas d'échapper à la rapidité. Il s'agit de réinviter la lenteur dans un monde où la rapidité fait loi. Est-ce qu'aller vite est un choix inconscient? Est-ce que je vais vite pour ne pas penser, pour éviter ou fuir? Est-ce que la lenteur m'effraie? Et si oui, pourquoi? Que révèle mon mode de fonctionnement? Que révèle-t-il de mon histoire personnelle? Ne pas s'autoriser une certaine lenteur, c'est écarter toute une capacité à découvrir, à accueillir, à écouter, à penser et à être. Prendre le temps, et tout un champ de possibles s'ouvre à nous. Et, comme le dit le proverbe arabe, une meilleure chance...d'arriver au but.
â‚ : Eloge de la lenteur de Carl Honoré (éditions Marabout), Du bon usage de la lenteur de Pierre Sansot (éditions Payot) et L'art et la lenteur de Stéphane Szerman et Isabelle Gravillon (éditions Milan).