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Gérer une situation de crise
L’article L.230-2 du Code du Travail rappelle l’obligation de sécurité des travailleurs qui incombe à tout chef d’entreprise.
Naissance de la ‘psychologie des catastrophes’
Développement récent du champ de la psychologie et de la psychiatrie, le domaine de la victimologie est née à la suite des évènements tragiques de l’attentat terroriste du R.E.R Saint Michel à Paris le 25 juillet 1995.
Sauveteurs et personnel médical d’urgence sont dépêchés sur les lieux de l’explosion, les survivants sont évacués vers les hôpitaux les plus proches. Le lendemain, Jacques Chirac, alors Président de la République, se rend au chevet des blessés, constate l’efficacité des soins physiques réalisés mais aussi que beaucoup, sinon tous, souffrent de frayeurs, d’angoisses, de reviviscence visuelle, d’insomnie, de cauchemars pour lesquels aucun réconfort ne leurs est apporté.
Le Président demande alors que soit créé un dispositif de prise en charge des souffrances psychiques au même titre que les souffrances physiques. Psychologues et psychiatres sont réunis pour tracer les contours des cellules psychologiques que nous connaissons aujourd’hui. Plusieurs postulats sont rapidement posés : Tout blessé psychique doit être secouru, qu’il ait été blessé physiquement ou non, le soutien doit être immédiat, sur le terrain même, et post-immédiat (dans les jours et semaines qui suivent le traumatisme), et enfin porté sur une période différée-chronique.
Il est également prévu que le dispositif soit étendu à tout accident collectif ou incident grave, susceptible d’avoir de fortes répercussions psychologiques sur les groupes et les communautés.
L’importance de la reconnaissance du traumatisme
Pour les entreprises, les souffrances psychiques ont des répercussions économiques significatives (arrêt de travail, démission, reclassement professionnel), pourtant, beaucoup se contentent d’orienter la victime vers la médecine du travail et de la renvoyer chez elle. Cette absence de reconnaissance constitue une source d’aggravation susceptible d’engendrer un traumatisme secondaire.
La définition même de l’évènement traumatique renvoie au caractère exceptionnel de la situation, les victimes souffrent donc d’une incommunicabilité de leur vécu : Aucun mot ne semble pouvoir décrire leur expérience. Le comportement de l’individu touché peut également constituer un frein à la reconnaissance des souffrances car beaucoup tentent de nier l’accident en reprenant le travail rapidement voire en adoptant une attitude hyperactive. Dans les métiers dits ‘à risque’, les salariés craignent d’être perçus comme faibles et d’être exclus du groupe s’ils expriment leurs difficultés. Les mécanismes de défense collectifs poussent en effet les salariés à nier les dangers du travail pour conjurer la peur.
Les réactions de la direction de l’entreprise sont donc particulièrement importantes, d’une part parce qu’elles déclencheront la prise en charge, et d’autre part parce qu’elles fixeront une ligne de conduite vis-à-vis de la victime. Tout propos tendant à minimiser l’évènement et les ressentis de la victime sont à proscrire car ils accentueraient le sentiment de dépréciation de soi.
Les signes du traumatisme
L’expérience traumatisante provient de la confrontation avec la mort, réalité qui n’est associée à aucune représentation psychique. Elle provoque terreur et effroi et entraîne une rupture psychologique du fait du débordement de l’appareil psychique qui n’a pu mettre en œuvre ses mécanismes de défense.
Les symptômes peuvent apparaître rapidement après l’évènement ou quelques jours après. Par ailleurs, il n’existe pas de proportion entre la gravité d’un traumatisme et l’intensité de ses répercussions psychiques. Ils apparaissent dans les sphères physiques (troubles intestinaux, épuisement, maux de tête, hypertension), cognitives (troubles de la concentration et de la mémoire, confusion, réveils intrusifs récurrents, reviviscence des scènes traumatiques), psychologiques (colère, agressivité, déni de la réalité, culpabilité, anxiété) et enfin comportementales (repli sur soi, instabilité, insomnie, perte de l’appétit, apparition de comportements addictifs, crise de larmes, réactions excessives).
Lorsque ces symptômes perdurent au-delà d’un mois, on estime que le sujet est victime d’un symptôme post-traumatique.