Psychologie

Dans les familles monoparentales, la question se pose souvent de manière silencieuse : doit-on incarner à la fois le rôle du père et celui de la mère ? Derrière cette interrogation se cache une pression sociale et intérieure, nourrie par l’idée qu’il faudrait compenser l’absence en se dédoublant, en étant à la fois autorité et tendresse, cadre et réconfort. Mais cette quête d’exhaustivité est-elle réaliste, ou même souhaitable ?

La tentation de « combler le vide »

Face à l’absence de l’autre parent, nombreux sont ceux qui tentent d’en assumer les deux fonctions. Cette volonté de « ne pas laisser de manque » repose sur l’idée qu’un enfant a besoin de deux figures parentales complètes pour bien grandir, comme ce père solo qui cherche à être aussi doux et disponible qu’une mère idéalisée, au point de s’épuiser dans une posture intenable.

Les rôles parentaux : une construction plus souple qu’on ne le croit

La société attribue encore des caractéristiques figées au rôle de père et de mère. Mais ces fonctions symboliques ne se limitent pas à un genre ou à une présence physique. Cette mère élevant seule ses enfants découvre, par exemple, qu’elle peut poser un cadre sécurisant sans pour autant « jouer au père », car ce qui compte, c’est la cohérence et la stabilité qu’elle incarne.

Le danger de vouloir « tout être » pour son enfant

Chercher à remplir les deux rôles expose à une forme d’effacement de soi. Le parent risque de disparaître derrière une fonction idéalisée, oubliant que l’enfant a avant tout besoin d’un parent présent et authentique, et non d’un modèle parfait couvrant tous les aspects. Ce surinvestissement peut aussi étouffer l’enfant, placé au centre d’une relation où le parent attend inconsciemment de « réussir » à combler l’absence.

Reconnaître l’absence sans culpabiliser

Plutôt que de nier le manque, il est plus sain d’aider l’enfant à accepter que l’autre parent soit absent ou différent de ce qu’on souhaiterait, sans chercher à remplacer. Ce père, par exemple, explique simplement à son fils que sa mère n’est pas présente, mais qu’il reste à l’écoute si des questions surgissent, sans surenchère affective ni dramatisation.

Être pleinement soi, sans chercher à incarner deux figures

La clé réside dans l’acceptation de ses propres limites. Un parent solo n’a pas à devenir le père et la mère, mais à occuper sa place de manière ajustée et sincère. C’est cette authenticité, plus que la tentative de compenser, qui offre à l’enfant un cadre sécurisant où il peut grandir en comprenant que l’absence fait aussi partie de la vie, sans en être prisonnier·ère.

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