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Faut-il bien s'entendre avec son psy?
La réalisation d’une thérapie, quelle qu’elle soit, est un travail de coopération.
La qualité relationnelle
La relation thérapeutique est une composante essentielle du processus de soin, c’est pourquoi les méthodes du psychologue tendent à instaurer une entente privilégiée. D’abord par la certitude de ne jamais être rejeté ou abandonné : le psychologue, dans le cadre des séances, est toujours et entièrement disponible pour son patient.
Par sa neutralité et le respect de la confidentialité des séances, une grande confiance s’établit progressivement entre le patient et le thérapeute, confiance qui lui permet de se confier sans réserve et sans peur d’être jugé, de blesser ou de choquer.
Il est en effet important pour le patient, de sentir son psychologue en mesure d’entendre ses peurs, ses ressentis ou ses traumatismes. Il doit estimer qu’il « a les épaules assez larges » comme on dit, sans quoi il restreindra ses propos pour ne pas blesser.
Bienveillance et empathie
La première renvoie à la chaleur humaine, à la disponibilité, à l’écoute et permet au psychologue de rester centré sur son patient et de l’assurer de sa volonté constante de l’aider à traverser ses épreuves.
L’empathie correspond à la capacité à comprendre les ressentis émotionnels du patient. Elle est essentielle au processus thérapeutique car elle est à la base du transfert, ce mécanisme par lequel les enjeux inconscients et problématiques seront rejoués pour permettre leur résolution.
Le transfert
Contrairement à de nombreuses idées reçues, le transfert n’est pas forcément positif et peut donc être négatif. Le patient ressent donc soit de l’amour, soit de la haine envers son thérapeute, les deux se succédant de manière ambivalente et différente.
Ces ressentis rejouent les affects éprouvés dans l’enfance envers la mère, le père ou tout autre personne proche. Le patient ressent alors à nouveau des émotions qui lui permettent de se remémorer des évènements passés qui seront interprétés dans la thérapie.
Dans le cas d’une mésentente ou d’une méfiance envers le psychologue, le transfert ne pourra avoir lieu. De même, une entente fragile pourrait ne pas résister aux phénomènes des transferts négatifs. Le patient doit avoir suffisamment confiance pour pouvoir poursuivre ses séances même s’il ressent des émotions négatives voire haineuses envers son thérapeute.
L’importance des limites
Le psychologue n’est pas un ami, c’est un professionnel qui met en œuvre des méthodes et des savoirs dans le but de soulager le patient de ses souffrances. L’affectivité n’a donc pas sa place dans une thérapie. Le psychologue est disponible mais uniquement durant les séances, le maintien du cadre est très important, pour le processus de maturation psychique mais aussi pour permettre au patient de conserver une certaine indépendance de réflexion.
Le paiement des honoraires renvoie également à une certaine limite de la relation, elle intervient pour marquer le rôle de chacun dans la thérapie : le psychologue travaille durant ses séances, il n’offre rien. Ainsi, la relation est professionnelle, le patient ne devant strictement rien à son thérapeute.
La distance à maintenir entre patient et psychologue constitue une autre limite à la relation, elle permet au thérapeute de conserver sa neutralité ainsi que son esprit critique envers les propos du patient.
En conclusion
La bonne entente entre le psychologue et son patient est essentielle, tant pour son bien être que pour le processus thérapeutique. Toutefois, pour les mêmes raisons, cette entente doit être contrôlée et encadrée par le psychologue, tel que le conçoit le code de déontologie.
Il est primordial de ne pas perdre de vue que la relation prendra fin, l’objectif de la thérapie étant de libérer le patient, y compris de sa ‘dépendance’ au thérapeute.