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Etudier loin de ses racines
L'adolescence est une période de crise dans laquelle le jeune adulte se structure par des attitudes d'opposition. Dans cette optique, nous allons tenter de comprendre quels enjeux peuvent être à l'oeuvre lorsqu'il décide de s'éloigner de ses repères à l'occasion de ses études.
Le recherche de sens
Les transformations physiques survenues durant l’adolescence engendrent d’importantes évolutions psychologiques car les changements corporels modifient la perception de soi. Ce bouleversement intérieur est projeté vers l’extérieur qui se charge alors d’angoisse, de questionnement, d’attraction et de répulsion.
Le sens nouveau est recherché en rapport aux modèles parentaux mais aussi aux valeurs sociales. Dans notre pays, aux prises avec une crise majeure de l’emploi et la dissolution d’un certains nombres de valeurs morales, l’adolescent ne peut plus se situer comme appartenant à une communauté ou comme porteur d’un passé. Dans certaines majorités ethniques, tenter de conserver son histoire et son héritage familial constitue même un frein important pour la réussite sociale et professionnelle.
Dans un tel contexte, les comportements agressifs ne sont que des tentatives désespérées de définir des repères et de donner un sens à sa vie. Pour certains, cette recherche peut prendre la forme d’un nouveau départ, loin de sa famille voire loin de son pays.
La disparition des repères sociaux
Pour les générations passées, les choix d’avenir étaient réduits mais les incertitudes étaient moindres. Chacun pouvait se percevoir comme le résultat d’une filiation et s’inscrivait dans des traces à suivre, une histoire à poursuivre ; la mémoire familiale était rendue accessible par la présence et la proximité des anciens.
L’éclatement familial des générations contemporaines conduit à une dispersion de ces repères et à une perte des traces des aînés. De même, l’ouverture des possibles en termes d’accès aux formations permette un choix plus vaste mais aussi plus complexe, tant pour les adolescents que pour les parents qui rejouent leurs propres désirs au travers du parcours de leurs enfants.
S’éloigner de sa famille peut donc constituer un moyen de s’extraire de ces enjeux familiaux tout en recherchant de nouveaux modèles au sein d’un groupe soudé. (les professeurs, les tuteurs, d’autres étudiants étrangers…)
Les études comme voyage initiatique ?
Les représentations des angoisses adolescentes se retrouvent dans de nombreuses cultures anciennes : Les mythes autour des rites d’initiation symbolisaient en effet le passage de l’état d’enfant à celui d’adulte. Ces rituels prenaient la forme d’un voyage comportant des épreuves qui permettaient à l’adolescent de prouver sa valeur, c'est-à-dire, sa capacité à intégrer le monde adulte.
Dans nos sociétés modernes où ces mythes n’existent plus, les études peuvent se rapprocher symboliquement de ces rituels de passage : les professeurs en sont les guides, les examens les épreuves, le cursus s’apparente au délai de passage, le diplôme représente la preuve de sa capacité à entrer dans le monde adulte (celui du travail), enfin, le lieu de formation symbolise le voyage.
Dans cette hypothèse, un adolescent choisissant des études à l’étranger pourrait vouloir se confronter aux épreuves modernes de l’entrée dans le monde des adultes.