Est-ce mon corps qui est trop lourd ou mon passé?
Le corps cristallise les tensions et les malaises qui nous habitent. Dans le même temps, le corps tend à devenir un véritable outil de marketing pour convaincre, plaire et afficher sa réussite. Ces différents enjeux sont autant d'expressions et de stigmates du monde d'aujourd'hui...
L'apparence physique, un atout social
De nos jours, l'image s'affiche en quasi permanence, sur nos ordinateurs, sur nos téléphones, dans les magazines et sur les publicités présentes dans les rues de nos villes ; difficile dans ce contexte d'en échapper et d'ignorer cette influence. Sublimé, le corps ultra mince est posé comme modèle de perfection à atteindre. Ainsi, la performance s'installe aussi à l'endroit du corps qui doit raconter un Curriculum Vitae victorieux : un corps beau, attrayant et triomphant. Comment dans ces conditions assumer le fait que notre silhouette diffère de ce modèle irréaliste? Comment ne pas développer une image négative de soi-même, comment ne pas culpabiliser?
Le corps, ce révélateur
Face à cette pression énorme, les personnes ayant une faible estime d'elles-mêmes auront tendance à exagérer encore davantage la distorsion entre imago et réalité. Ces écarts peuvent provoquer une série de fonctionnements de dévalorisation, des troubles alimentaires tels que l'anorexie ou la boulimie, voire des phénomènes dépressifs. En outre, le corps est dépositaire de l'histoire personnelle. Certaines personnes ayant vécues des situations particulièrement douloureuses dans leur enfance ou leur adolescence (rabaissements psychologiques, comparaisons, ou encore abus sexuels) traduisent souvent ce qu'elles ne peuvent exprimer par des réactions somatiques (pertes de poids ou prise de poids importantes, maux récurrents, déclenchement de maladies...). Enfin, à l'adolescence, le corps qui se transforme et qui attire les regards, peut devenir un lieu de questionnement ouvert sur le rapport aux autres et sur le monde adulte qui se profile.
Ce corps qui parle de nous
La relation que nous entretenons avec notre corps est fortement liée à l'estime que nous avons de nous mêmes. Celle-ci se forge dans l'enfance, teinte à la lumière de nos émotions et de nos ressentis. Le corps matérialise notamment les souffrances, les non-dits, les blocages majeurs ou encore les problèmes relationnels (avec soi-même et ou avec ses proches). Ces conflits non réglés, ces réflexions non abouties, ces émotions ou sentiments non assumés trouvent prise sur notre enveloppe corporelle qui s'alourdit et se rigidifie, instrumentalisant ainsi le malaise. Pour autant, en engageant un travail sur soi, sur la cause réelle de ce qui nous pèse, il est possible de retrouver une posture assumée et positive qui, a son tour, nous ouvre les portes vers une réconciliation avec nous-mêmes.