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Enfant unique, adulte solitaire ?
Les enfants élevés sans frère ni sœurs présentent régulièrement des symptômes de solitude à l’âge adulte. Ceux-ci diffèrent selon le « roman familial », l’expression affective (ou non) des parents vis à vis de l’enfant mais aussi de facteurs plus inconscients liés à l’origine même de la configuration de ces familles « triangulaires »…
Fils ou fille unique par choix (des parents)
Certains parents font le choix d’un modèle familial avec un seul enfant. Dans ce cas, il est toujours intéressant de questionner les motivations qui ont amené le couple parental à cette décision. Quels schémas ont ils pu éventuellement se jouer ou se rejouer? cette configuration en triangle (parents et enfant seul) était elle à l’œuvre dans l’une et ou l’autre de leur famille respective…? Y avait il des peurs, pour les parents, liées au fait de devoir élever plusieurs enfants… ? Ces différents questionnements, qui mêlent à la fois des dimensions conscientes à d’autres qui le sont moins, sont autant d’explications potentielles pouvant amener l’enfant à se sentir seul pendant l’enfance puis, ensuite et par résonnance, à l’âge adulte.
Fils ou fille unique par non choix (des parents)
A l’inverse, lorsque les parents ont désiré un ou plusieurs autres enfants et qu’ils n’ont pu les concevoir, il convient d’être attentif aux conséquences que ces « absents désirés » peuvent avoir engendré. L’une d’elle peut se traduire par une déception, plus ou moins grande, d’un ou des 2 parents face à la réalité de l’enfant présent. Comparé à l’enfant attendu (dont la présence imaginaire peut être idéalisée), l’enfant réellement présent peut sembler « insatisfaisant » ou « pas assez bien ». Cela peut se traduire par des formes inconscientes de mises à l’écart, et donc de solitude accrue dont les conséquences peuvent resurgir à l’âge adulte (estime de soi défaillante, impression de ne pas avoir le droit d’exister…).
Difficultés d’hier, difficultés d’aujourd’hui
L’enfant unique se trouve nécessairement confronté à un rapport numérique qui n’est pas à son avantage (2 et 1) ; il peut lui être difficile de s’affirmer sans relais dans la fratrie ni modèle sur lequel se calquer. Dans ce contexte, celui ci doit apprendre à se construire par lui-même, souvent au prix d’une solitude plus ou moins marquée selon l’environnement familial. Il est intéressant, pour les parents, de considérer que tout enfant a besoin de liens avec d’autres enfants de son âge pour accompagner son développement. En cela, les copains, copines ou autres cousins peuvent jouer cette fonction majeure (et compensatrice). Ces différentes configurations de vie peuvent d’expliquer, une fois adulte, des schémas de solitude plus ou moins marqués...