Mode ZEN
Difficulté de lecture : 2 / 5
Difficulté de lecture : 2 / 5
Enfant hyperactif, enfant en souffrance
Depuis quelques années, l'hyperactivité chez l'enfant fait la une des magazines familiaux. De plus en plus d'enfants sont donc amenés en consultation, à la demande de la famille et plus récemment, du monde enseignant. Mais qu'en est-il réellement de cette hyperactivité ? De quelle souffrance de l'enfant se fait-elle le symptôme ?
L'hyperactivité, un diagnostic ambigu
Pour poser un diagnostic d'hyperactivité, nous devons retrouver un certain nombre de critères. Ceux-ci sont rarement réunis notamment le déficit de l'attention. Mais en France, depuis quelques années, beaucoup sont tentés d'adapter les critères de dépistage utilisés aux USA et au Canada. Le diagnostic repose alors sur un symptôme comportemental : l'agitation, parfois l'hyperactivité. Après, c'est autour de ce symptôme que le soin est organisé. Il s'ensuit que la médication régulièrement prescrite vise à faire disparaître les troubles mais ne règle pas pour autant la souffrance de l'enfant à l'origine de la demande de prise en charge.
L'hyperactif, un enfant "rendu toupie" par l'angoisse
Pourtant derrière l'hyperactivité, il est important d'entendre la souffrance de l'enfant qui ne parvient pas à trouver un instant de sérénité. L'enfant qui ne cesse de bouger ou de réagir à son environnement cherche désespérément à soulager ses angoisses par une décharge motrice, parfois de manière incessante. Le mouvement vient résoudre son état de tension, mais pour un instant seulement. En fait cette agitation est le symptôme du sentiment d'insécurité dans lequel l'enfant se trouve.
Améliorer l'accès au langage pour guérir
La décharge motrice est le premier mode d'expression de l'enfant et survient quand il n'est pas encore capable de mettre ses sensations à distance par le langage. En fait, il cherche à fuir par le mouvement, un état d'inconfort qui lui est intérieur. Nous devons considérer qu'aider l'enfant à mettre en mots son ressenti est la voie par laquelle son comportement peut s'améliorer. Ainsi, lui proposer de s'exprimer, avec l'art par exemple, peut l'aider car l'expression artistique est à mi-chemin entre mouvement et parole. Quand il peint ou dessine, il utilise un langage qui sans être étranger au geste est déjà plus élaboré.
Le sport, socialiser un comportement le rend acceptable
Outre l'art, l'enfant hyperactif (en fait bien souvent turbulent) bénéficie des activités physiques et sportives. Inséré dans un groupe, lors de sports collectifs notamment, l'enfant développe ses capacités relationnelles et dépense une part de son énergie. Quand il est angoissé, il a besoin que son environnement soit délimité, c'est-à-dire sécurisé. Or les sports collectifs fixent un cadre et des règles qu'il peut utiliser pour s'appuyer et se construire. En refusant ses comportements inadaptés (non sportifs) et en lui proposant une réponse garante de la sérénité de son insertion dans le groupe, l'enfant va se trouver rassuré. De plus, le sport lui renvoie une image positive de lui-même et permet de lutter contre la spirale de l'échec et du rejet dans laquelle les hyperactifs ou turbulents sont régulièrement enfermés.