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Echecs à répétition dans la recherche d'emploi
Que peut signifier le fait de « faire échouer » sa recherche de travail, quelles répétitions peuvent être à l’œuvre dans ces compulsions d’échec ?
L’inclinaison victimaire
Liée aux processus de culpabilité, l’inclinaison victimaire se définit comme une pression psychique à la répétition mortifère, c'est-à-dire à la destruction. Celle-ci peut naître dés l’enfance, notamment dans le cadre d’une carence affective.
Un parent qui abuse de son autorité, freine voire empêche le développement narcissique de l’enfant provoquant chez lui un sentiment d’incapacité et d’infériorité. De même, le comportement d’une mère dépressive engendre un déficit de la sécurité parentale, créant à son tour un ressenti anxiogène.
En grandissant, ces figures parentales sont transférées de l’environnement extérieur vers une composante interne du psychisme de l’enfant: Le surmoi se caractérisera alors par une sévérité excessive, entraînant elle-même un besoin de punition (autrement appelé masochisme moral) atteint par la mise en échec systématique, créant à son tour un sentiment de culpabilité : « Ainsi, la culpabilité induit le ‘ négatif’ qui à son tour crée la culpabilité ».
A l’âge adulte, l’ensemble des composantes de la vie de l’individu seront aux prises avec cette compulsion d’échec : liens sociaux, place dans la société, métier, place dans l’entreprise, relations amoureuses et familiales, situation financière, état de santé…
Le transfert entreprise – imagos parentaux
Dans la mesure où l’organisation du travail se définit par la présence d’un supérieur (ou d’une équipe hiérarchique) et l’appartenance à un groupe social qui interagit selon certaines règles (règlement intérieur, fiches de fonctions, répartition des rôles, règles de métier…), le cadre de l’entreprise peut rappeler celui de la famille (père = hiérarchique, fratrie = groupe social, lois du père = règlements) et donc occasionner un transfert.
Le sentiment, provoqué par la carence affective, de ne pas avoir été aimé, peut ainsi se reporter sur les relations professionnelles : L’individu exprimera sans cesse un vécu d’infériorité, se plaçant ainsi à nouveau dans une position de victime, renforçant par la même, le sentiment de ne pas être à la hauteur dans son travail. Ce processus peut conduire l’individu à se mettre en porte à faux vis-à-vis de ses responsables ou de ses collègues, à stagner hiérarchiquement dans l’entreprise, ou encore le pousser à la faute et au licenciement.
Les liens transgénérationnels
Lorsque des ressentis sont refoulés et niés, le processus d’intégration psychique est mis en échec, laissant l’individu face à des charges émotionnelles et psychologiques non intégrées et donc non résolues. Ces enjeux se rejouent alors parfois auprès de l’entourage familial et particulièrement auprès des enfants.
Ces processus, d’abord décrits chez les victimes d’évènements traumatiques tels que les guerres, les agressions ou les violences familiales, sont aussi à l’œuvre dans les rapports au travail. Ils peuvent ainsi conduire un individu à endosser les vécus psychiques négatifs du parent envers la sphère professionnelle, tel un sacrifice au nom de la loyauté familiale.
(1) Sigmund Freud, (1912-1913), Totem et tabou, trad. M. Weber, Paris, Gallimard, 1993.