Mode ZEN
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Douceur et virilité dans le sexe
Aujourd'hui beaucoup d'hommes se questionnent sur leur personnalité, leur virilité, leur puissance. Ces questionnements sont amplifiés par, d'un côté une société qui véhicule un idéal de surhomme et de l'autre, des relations entre les sexes fondées sur l'égalité. Entre l'homme puissant des siècles passés et l'homme complice désiré par les femmes d'aujourd'hui, quelle place doivent-ils construire ? Comment cette place se rejoue-t-elle dans la sexualité ?
Une angoisse spécifique
Dès le plus jeune âge, le garçon est centré autour de sa spécificité : son pénis. Dès l'adolescence, le pénis devient objet de fierté ou de honte. Le petit homme n'entretient jamais de relation neutre avec cette partie de son anatomie. Cela tient à l'angoisse qui l'habite dès son plus jeune âge : l'angoisse de castration. Cette angoisse est tout autant liée à la peur de la perte du pénis qu'à la crainte d'une punition qui porterait spécifiquement sur cette zone. Cette angoisse est nourrie par le fait qu'il existe d'autres petits hommes qui n'en ont pas : les filles. Il interprète cette différence comme la possibilité d'en être démuni, c'est-à-dire de le perdre.
Se rassurer toujours
Dès lors, tout garçon édifie une défense contre cette angoisse en l'investissant fortement. C'est ainsi que naît chez lui le désir de puissance. C'est une rassurance qui prête au pénis des qualités et des vertus grandioses dans l'espoir de se cacher une réalité beaucoup plus frustrante. Le jeune homme s'invente alors un statut d'amant parfait qui peut combler tous les désirs de ses partenaires. Très souvent au début de sa sexualité, il existe une sur-virilisation défensive sensée contrer la possibilité d'une panne vécue comme le drame absolu, un équivalent de la castration. Dans ces conditions, l'acte sexuel vient rassurer le garçon plutôt que viser l'échange et le partage de plaisir avec ses partenaires. C'est ce qui donne aux sexualités des adolescents et des jeunes adultes leur caractère de performance (multiplication des partenaires, des pratiques, …).
La tendresse
Toutefois, il arrive le moment où au-delà de la course à la performance, le jeune homme fait une rencontre qui compte. Celle-ci le place devant un paramètre nouveau et inconnu : l'affect. Il l'avait jusque là souvent nié et maintenu à distance par ses attitudes : la dénégation, l'insensibilité apparente, le désintérêt, le rejet… Face à cette survenue, la plupart des hommes s'adaptent en mêlant dans leurs comportements amoureux une part de fantasmes et une part de romantisme et de tendresse. Ils comprennent ce faisant qu'ils ne sont pas invulnérables et que l'affect peut au même titre que l'idéal de puissance concourir à une satisfaction sexuelle plus grande.
Donner libre cours à ses sentiments
Dans l'acte sexuel, l'échange qui se produit est un partage des désirs et pulsions mais aussi un dialogue sentimental entre les partenaires. S'il est important que chacun soit confirmé dans ses idéaux sexuels, il n'est pas moins fondamental qu'une rencontre affective ait lieu. Sur le plan de l'affect, rien n'est en effet plus douloureux que la non-concordance des attentes. Or les hommes doivent découvrir la douceur et la tendresse là où ils attendent de leur partenaires plus de sexe, plus de performances. Ils apprennent ainsi que l'acte sexuel peut inclure tous ces niveaux lors de son déroulé.
Ce qui est attendu du partenaire masculin c'est à la fois de la virilité (puissance) et de l'affection (tendresse). C'est leur seule manière de combler réellement leur partenaire. Quand ils parviennent à mêler ses deux attitudes qui, par ailleurs, ne sont pas antinomiques, le plaisir partagé n'est que plus profond et plus intense et vient en retour les rassurer de ce qu'ils sont de "bons amants". Leur douceur finit donc par renforcer leur virilité puisqu'ils sont en fantasmes la personne attendue par leur partenaire, des élus.
Ce qui est attendu du partenaire masculin c'est à la fois de la virilité (puissance) et de l'affection (tendresse). C'est leur seule manière de combler réellement leur partenaire. Quand ils parviennent à mêler ses deux attitudes qui, par ailleurs, ne sont pas antinomiques, le plaisir partagé n'est que plus profond et plus intense et vient en retour les rassurer de ce qu'ils sont de "bons amants". Leur douceur finit donc par renforcer leur virilité puisqu'ils sont en fantasmes la personne attendue par leur partenaire, des élus.