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Désirs et instincts : exprimer l'animalité en soi
Souvent, nous sommes confrontés à ce que nos désirs peinent à se soutenir et à nous assurer l'épanouissement sexuel dont nous rêvions. Pourtant en notre for intérieur, nous faisons tous l'expérience que nos pulsions ne connaissent pas de maîtres. Comment libérer et écouter nos pulsions pour qu'elles continuent de nourrir et d'amplifier nos désirs ?
Le ça
A partir de 1920, Freud fait référence à un "pôle pulsionnel", véritable réservoir à pulsions, qui initie chacun de nos mouvements psychiques. Ce pôle est inépuisable et garantit que nos désirs sont sans fin alors même qu'ils auraient été assouvis. Le désir est présenté par la psychanalyse comme cyclique et rien ne le fait disparaître contrairement au besoin. Ainsi si nous avons faim, la prise d'un repas vient stopper cette sensation. En revanche, si nous désirons, même après avoir atteint la satisfaction, nous désirons encore. Ce stock infini de pulsions, Freud le nomme le "ça". Le ça est un équivalent de l'énergie pulsionnelle.
La confrontation au surmoi
Il existe une autre instance psychique qui est le fruit de l'intériorisation des interdits posés par les autres (société), les parents en premier lieu. Son mouvement va donc de l'extérieur vers l'intérieur tandis que le ça nous pousse à effectuer un mouvement psychique inverse. Ces deux instances sont donc dans un mouvement contraire, elles se confrontent. Le surmoi est ce qui vient censurer les éléments provenant du ça. C'est dans ce "conflit" que naît la culpabilité et l'angoisse. A elles deux, ces instances reforment la très ancienne opposition entre nature (ça) et culture (surmoi). Le surmoi est la plupart du temps victorieux et nous inscrit dans le monde comme être de culture. Pour autant, afin que notre situation soit tenable, il s'agit qu'il ne soit pas "trop cruel" en nous imposant ses renoncements.
Sexualité et conflit pulsionnel
Dans nos sexualités, il doit exister un savant et fin mélange entre les pulsions du ça qui soutiennent nos désirs et les interdits du surmoi qui les limitent. Le désir trop bridé ne nous permettrait plus de nous positionner dans l'acte sexuel tandis que totalement libre, il ferait de nous des "barbares". C'est dans cette articulation délicate que l'on peut trouver des réponses aux questions d'impuissance, de don-juanisme et autres problématiques sexuelles.
Quelle place pour l'instinct ?
Nos désirs ont besoin de se connecter à ce pôle pulsionnel pour puiser l'énergie nécessaire à leur réalisation mais ils ont aussi à passer la barrière des interdits moraux pour pouvoir devenir réalisables. Nous pourrions dire que l'instinct nourrit le désir tandis que notre éducation nous fait leur construire un cadre de réalisation.
Il semble important qu'au regard de ces savoirs nous soyons plus à l'écoute de nos désirs - c'est le travail de toute thérapie - sans pour autant rejeter le "vivre ensemble" que la culture permet. En matière de sexualité, ce compromis entre désirs et interdits reste mouvant. Il semble important qu'il puisse se discuter entre les deux partenaires. En manifestant notre désir, nous apprenons à le connaître et par suite à mieux nous connaître, à mieux délimiter notre énergie psychique. En l'exposant ensuite à l'autre, nous apprenons à nous situer dans la relation. Tout acte sexuel réellement épanouissant a réussi cette négociation et nous donne le sentiment qu'un petit quelque chose de fondamental pour nous est parvenu à nous prendre de vitesse. Quand la pulsion l'emporte, même brièvement, sur le "surmoi", il semble alors que nous puissions parler d'orgasme plus que de satisfaction.
Il semble important qu'au regard de ces savoirs nous soyons plus à l'écoute de nos désirs - c'est le travail de toute thérapie - sans pour autant rejeter le "vivre ensemble" que la culture permet. En matière de sexualité, ce compromis entre désirs et interdits reste mouvant. Il semble important qu'il puisse se discuter entre les deux partenaires. En manifestant notre désir, nous apprenons à le connaître et par suite à mieux nous connaître, à mieux délimiter notre énergie psychique. En l'exposant ensuite à l'autre, nous apprenons à nous situer dans la relation. Tout acte sexuel réellement épanouissant a réussi cette négociation et nous donne le sentiment qu'un petit quelque chose de fondamental pour nous est parvenu à nous prendre de vitesse. Quand la pulsion l'emporte, même brièvement, sur le "surmoi", il semble alors que nous puissions parler d'orgasme plus que de satisfaction.