Mode ZEN
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Couple, enfant, maison et 806 ?
Beaucoup d'entre nous sont effrayés à l'idée de laisser de côtés leurs idéaux de jeunesse et d'épouser la vie tranquille de leurs parents alors qu'ils l'ont rejetée avec vigueur. L'avancée dans l'existence signe-t-elle toujours une standardisation du mode de vie ?
La révolte adolescente
A l'heure des chamboulements pubertaires (physiques et psychiques), l'adolescent remet en cause son environnement immédiat. Ainsi, famille, parents, habitations sont dénigrés. Ils sont pour lui la cause de sa permanente sensation d'étrangeté. Quand il ne se sent pas bien, il projette vers l'extérieur les raisons de son mal-être. Ses parents sont les premières victimes de ses critiques : leur vie est présentée comme passablement ennuyeuse. Plus généralement, la norme développée par les adultes ne peut lui convenir. Il anticipe son existence comme différente de celles de ceux qui l'ont précédé. Autonome, cet idéal d'une vie innovante fondée sur d'autres critères que celles de ces aïeux se maintient. Il se comporte quelques temps selon des normes marginales (vie de bohème, errance, colocations). Vu de l'extérieur, les adultes imaginent qu'il est instable. En vérité, ce moment est fondamental car il y expérimente son individualité.
L'installation
Classiquement, en quelques années, après l'arrêt des études et l'entrée dans la vie active, sa situation se stabilise. Il est rattrapé par les contraintes économiques et sociales de son statut d'adulte. Quand sa révolte s'apaise et que le jeune est parvenu à une définition stable de lui-même, le moment de son installation et de son inscription dans la société survient : premier appartement, premier partenaire stable, ... En fait, la pression économique, les nécessités de se loger et le monde professionnel conservateur rythment sa vie quotidienne. Aujourd'hui, pour survivre et pour répondre aux critères d'excellence imposés par la société, il importe d'accepter une certaine uniformisation de ses idéaux. L'environnement contemporain incite fortement les jeunes adultes à entrer dans des existences-types.
L'uniformité
Après ces premiers renoncements, les évènements de la vie ultérieurs continuent d'imposer certains formats aux histoires individuelles. L'arrivée d'un bébé par exemple confronte les parents à une nouvelle stabilité. Il faut trouver un lieu d'habitation permettant la croissance de l'enfant. Cela réclame des déménagements et emménagements dans des demeures plus vastes à mesure que l'enfant grandit.
Mais la société d'aujourd'hui s'est resserrée sur une moyenne, présentée comme norme. Elles véhiculent des images de bonheur fondées sur l'argent, la propriété, la famille… Or les salaires des jeunes sont bas et compris dans une tranche très restreinte. En face, les charges s'uniformisent quand chacun souhaite acquérir les incontournables marques de réussite sociale (appartement, voiture, téléphone, …). Mais avec des moyens similaires, les couples parviennent à des arbitrages budgétaires identiques. Ainsi, des similitudes de vie de plus en plus grandes apparaissent au sein d'une même classe d'âge (studio à 20 ans, F2 à 30, F3 à 35…).
Mais la société d'aujourd'hui s'est resserrée sur une moyenne, présentée comme norme. Elles véhiculent des images de bonheur fondées sur l'argent, la propriété, la famille… Or les salaires des jeunes sont bas et compris dans une tranche très restreinte. En face, les charges s'uniformisent quand chacun souhaite acquérir les incontournables marques de réussite sociale (appartement, voiture, téléphone, …). Mais avec des moyens similaires, les couples parviennent à des arbitrages budgétaires identiques. Ainsi, des similitudes de vie de plus en plus grandes apparaissent au sein d'une même classe d'âge (studio à 20 ans, F2 à 30, F3 à 35…).
La difficulté de s'individualiser
Par ailleurs, la société violente ses sujets qui souhaitent s'émanciper. Elle tolère mal les modes de vie alternatifs. Ils remettent en cause son pacte de stabilité fondé sur le travail, la rentabilité et la consommation. De plus, celles et ceux qui tentent l'aventure de vivre autrement (habitat rural, refus de la voiture, …) rencontrent un ostracisme de la part de leurs contemporains qui sont mis en face des renoncements douloureux qu'ils ont consentis.
De manière générale, l'uniformisation des modes de vie est un symptôme de notre époque. La subversion est contrôlée. Elle est tolérée quand elle permet une certaine régulation sociale (performances ponctuelles qui canalisent les foules) mais fermement réprimée quand elle chamboule la structure du "vivre ensemble". Pour autant, il est possible de maintenir dans sa vie quelques éléments d'individuation. Ce n'est pas parce que la forme de nos vies paraît routinière que notre psychisme ne se maintient pas dans une sphère emplie de fantasmes et d'imprévus. Malgré les injonctions à recréer un "way of life" idéal et défini par le marketing, apprendre à se centrer sur ses fondamentaux réels semble plus adapté pour trouver l'équilibre recherché et peut-être atteindre le bonheur.
De manière générale, l'uniformisation des modes de vie est un symptôme de notre époque. La subversion est contrôlée. Elle est tolérée quand elle permet une certaine régulation sociale (performances ponctuelles qui canalisent les foules) mais fermement réprimée quand elle chamboule la structure du "vivre ensemble". Pour autant, il est possible de maintenir dans sa vie quelques éléments d'individuation. Ce n'est pas parce que la forme de nos vies paraît routinière que notre psychisme ne se maintient pas dans une sphère emplie de fantasmes et d'imprévus. Malgré les injonctions à recréer un "way of life" idéal et défini par le marketing, apprendre à se centrer sur ses fondamentaux réels semble plus adapté pour trouver l'équilibre recherché et peut-être atteindre le bonheur.