Difficulté de lecture : 2 / 5
Conduites à risques chez les adolescents
Les comportements de l’adolescent sont dits à risques quand l’ado se met hypothétiquement en danger sur le plan physique, psychologique et social. En outre l’adolescent n’a pas forcément conscience de sa prise de risques, d’autant plus quand il ressent du plaisir (primaire) à tester ses limites.
Adolescence et risques : une nécessaire rencontre
L’adolescence est un apprentissage de la liberté d’agir, d’être, et de jouir de son propre corps. Elle est ainsi caractérisée par des conduites d’essais et d’exploration à travers lesquelles l’ado va prendre de l’expérience, développer sa personnalité et ses connaissances. Comme l’écrit Alain Braconnier, médecin psychiatre, « II n’y a pas d’adolescence sans prise de risques ». Or, au fur et à mesure de ses aventures et découvertes, l’ado va rencontrer de nombreuses opportunités de se faire mal, tant sur le plan physique (accidents corporels), que sur le plan psychologique (traumatismes et vécu émotionnel douloureux tel que la peur, l’anxiété, les troubles de la pensée et de la personnalité) ainsi que sur le plan social (rejet, marginalisation).
Pour donner quelques exemples des formes de conduite à risques, il est contemporain de distinguer les conduites sexuelles à risques, les conduites sportives à risques, les conduites à risques de locomotion et de déplacement, et les conduites de consommation toxiques.
Adolescence et risques : une nécessaire capitalisation des expériences
Il est primordial d’examiner les conduites à risques sous un angle temporel, et se poser deux types de questions : Depuis quand l’adolescent prend-il des risques ? Et surtout, refait-il systématiquement les mêmes erreurs ? En l’occurrence, sans pour autant le culpabiliser, il est nécessaire d’aider l’adolescent à mentaliser ses expériences, afin de favoriser le développement de son sens de la responsabilité, et des possibilités dont il dispose pour se protéger.
L’arbre qui cache la foret
Une conduite à risques s’inscrit généralement dans une complexité qu’il faut décoder. Car parfois, psychologiquement, un accident peut en cacher un autre. Autrement dit, la malchance ou la négligence peut trouver sa source dans la difficulté de l’ado à vivre sa liberté, son identité, son corps et ses capacités sociales.
De même, Il est nécessaire de prendre en compte le contexte dans lequel les conduites à risques prennent place et d’observer s’il n’y a pas d’autres troubles qui viennent s’associer aux prises de risques.
Braconnier A. Marcelli, D, Adolescence et psychopathologie, éd. Masson, Paris, 2004.