Psychologie

Entre réseaux sociaux, jeux en ligne et vidéos à la chaîne, le numérique occupe une place centrale dans la vie des adolescents. Mais lorsque l’écran devient une échappatoire permanente, la frontière avec la cyberdépendance se dessine. Derrière l’excès d’utilisation, ce n’est pas seulement l’attirance pour le virtuel qui est en cause, mais souvent un besoin de fuir l’ennui, les tensions ou de combler un vide affectif. Se libérer de cette emprise ne passe pas par une interdiction brutale, mais par une prise de conscience progressive du sens que l’adolescent donne à cette hyperconnexion.

Reconnaître ce que cache l’excès d’écran

Il ne s’agit pas simplement d’un manque de volonté ou d’une passion dévorante. La cyberdépendance répond souvent à un besoin inconscient de contrôle, d’évasion ou de valorisation. Que ce soit pour éviter le face-à-face avec ses émotions, fuir des relations complexes ou chercher une reconnaissance immédiate en ligne, l’écran devient un refuge. Identifier ce besoin caché est la première étape vers une prise de distance possible.

Éviter la diabolisation du numérique

Multiplier les interdictions ou dénoncer les dangers du numérique renforce souvent le sentiment d’incompréhension chez l’adolescent. Le monde virtuel est un espace social à part entière pour lui, et le rejeter en bloc revient à nier une partie de son identité actuelle. Il est plus constructif d’ouvrir un dialogue sur l’usage qu’il en fait, sur ce que cela lui apporte, mais aussi sur ce que cela lui coûte en termes de sommeil, d’humeur ou de relations réelles.

Redonner du sens au temps hors écran

Il ne suffit pas de limiter le temps passé en ligne pour rompre la dépendance ; il faut recréer des espaces de plaisir et d’intérêt dans le réel. Proposer des activités qui stimulent sans être vécues comme des contraintes, réintroduire des moments partagés en famille ou entre ami·es, permet à l’adolescent de réinvestir progressivement le monde hors écran. Ce n’est pas l’interdiction qui libère, mais la redécouverte d’un équilibre.

Accompagner sans surveiller en permanence

Contrôler chaque connexion ou imposer des règles strictes sans explication alimente souvent la frustration et le contournement. Il est plus efficace de co-construire des limites avec l’adolescent, en l’aidant à observer lui-même les effets de sa consommation. Cette responsabilisation progressive l’amène à devenir acteur·rice de sa gestion numérique, plutôt que de subir une réglementation extérieure qu’il cherchera à défier.

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