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Comment diminuer le stress au travail
A la suite de la multiplication des suicides et des souffrances au travail, le ministère du Travail a commandé un rapport sur la vie dans les entreprises. Voici quelques-unes des mesures préconisées pour intervenir sur les risques psychosociaux :
Sensibiliser davantage les entreprises
Faute d’informations, les risques psychosociaux restent méconnus et incompris, les stéréotypes demeurent et un grand nombre d’entreprises sont dans le déni : «le stress, une mode qui passera », «cela ne concerne que les faibles » etc
Pour que les souffrances au travail soient mieux anticipées, des campagnes d’informations constitueraient des outils très pertinents; les actions conduites dans le domaine de la sécurité routière et de la santé publique sont autant d'exemples à suivre.
Mieux former les acteurs des entreprises
Les DRH, membres des CHSCT, médecins du travail, représentants du personnel ou encore les CE sont des acteurs globalement conscients de la réalité des dangers du travail. En revanche, il apparaît clairement qu’il existe d’importantes carences de formation concernant les risques psychosociaux et d'autant plus dans les petites et très petites entreprises.
Il existe différents moyens de combler ce manque de connaissances : insérer un module sur les risques psychosociaux dans la formation des membres des CHSCT, développer les compétences des médecins du travail sur cette question, inclure des enseignements obligatoires sur les impacts de l’organisation sur les salariés dans le cursus des managers, ou encore créer davantage d’enseignements dans l’éventail de la formation continue.
Créer des systèmes d’alerte plus efficaces
En vertu des dispositions de l’article L.231-9 du code du travail, le CHSCT dispose d’un droit d’alerte en cas de danger grave et imminent, qui pourrait être étendu aux risques liés à l’organisation, à l’intensification du travail ou encore à des modes de management non respectueux de l’individu.
Il en va de même concernant les membres du CE, qui peuvent aussi saisir le responsable de l’entreprise en cas de situation critique. Il serait d’ailleurs intéressant d’inclure la création des outils de détection dans les négociations interprofessionnelles.
Construire des standards pour les entreprises
Dans leur enquête, les auteurs du rapport ont remarqué que les solutions arrivaient très facilement lorsque la hiérarchie et les salariés entament un dialogue. Il semble donc que le premier pas soit en fait le plus difficile à franchir.
En revanche, dans les petites et très petites entreprises, la communication semble plus difficile, notamment à cause de l’absence de représentants du personnel. Les branches professionnelles pourraient dans ce cas, organiser les débats.
Après un temps d’expérimentation suffisant, les données fournies par l’indicateur global, objet de la première proposition, devraient permettre de déterminer des standards susceptibles de guider les entreprises dans leurs démarches.
Prendre exemple sur nos voisins européens
Certaines actions conduites dans les pays comme le Canada et le Royaume-Uni ont montré leur efficacité et leur simplicité d’utilisation. La création d’un site Internet semble aussi tout à fait pertinente. Accessible aux entreprises comme aux particuliers, il serait en mesure de fournir des référentiels de qualité, des guides méthodologiques, mais aussi des exemples de bonnes pratiques et des recommandations en termes de prévention des risques psycho-sociaux. En France, un tel site pourrait être sous la responsabilité du ministère du Travail.
Conclusions
Pour le Bureau international du travail (BIT), «les interventions pour réduire le stress au travail peuvent être primaires (réduire les sources de stress), secondaires (aider les individus à développer des capacités à faire face au stress) et tertiaires (prendre en charge les individus affectés par le stress)».
Le rapport souligne que les actions doivent être orientées vers deux axes principaux : celui des changements organisationnels et celui des aides à apporter aux individus victimes de stress. Il précise par ailleurs, « que la législation dans ce domaine est déjà abondante et donc que son perfectionnement n’est sans doute pas la toute première des priorités, tout au moins pas avant d’avoir construit un socle solide de consensus d’observation et d’évaluation des risques psychosociaux ».
Les travaux de recherches épidémiologiques consacrés à ce sujet doivent être renforcés et soutenus par la puissance publique. Enfin, pour plus d’efficacité, l’ensemble de ces mesures devra être confié à un même organisme. Dans cette optique, le futur Conseil d’orientation des conditions de travail (COCT), dont la création a été décidée à la suite de la Conférence sur les conditions de travail, serait un choix très pertinent.