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Choix du métier et influences sociales
Les questions d’orientation ne concernent plus le seul passage de l’école vers l’emploi. Aujourd’hui on parle de développement de carrière et d’orientation tout au long de la vie. Mais l’Homme dispose-t-il pour autant de davantage de libertés dans ses choix ? Qu’est ce qu’être soi-même ?
Les pressions sociales
Il est difficile de parler de trajectoire individuelle sans s’arrêter sur l’évolution de notre société et de ses interactions sur le devenir de chacun. Dans son livre "Le culte de la performance" (1), Alain Ehrenberg revient notamment sur les influences des stéréotypes de la consommation.
Il y aborde la fin de la représentation de la société comme système de classes au profit de l’individualisme et explique comment l’appartenance sociale (c'est-à-dire l’inscription d’un individu dans une catégorie socio-professionnelle) a progressivement disparu de l’imaginaire collectif.
Sous l’ère de la consommation s’est installée une société du paraître et de l’avoir plutôt qu’une société de l’être. Les relations sociales, fortement conditionnées par l’appartenance à un corps de métier, se sont codifiées et uniformisées. Les rapports se déclinent selon des codes plus ou moins précis (voir la théorie interactionniste) dans un perpétuel mouvement de concurrence entre les membres du groupe où chacun, en fait, est occupé à se consommer lui-même (2) et tente de se différencier de ses pairs.
L'évolution du monde du travail
Avec la révolution industrielle et l’évènement du fordisme, le salarié est uniformisé et robotisé sur les chaînes de production. Il est déshumanisé puisque l’organisation du travail tend à supprimer toute implication personnelle, toute initiative. Le modèle de la réussite ne se basait donc pas sur l’évolution professionnelle ni sur l’amélioration des conditions de travail mais sur les biens de consommation que chacun espérait obtenir au prix d’une vie de travail laborieuse.
Ces dernières années, le monde du travail s’est considérablement modifié du fait du contexte de chômage de masse. Les hautes études ne sont plus un gage d’emploi ou de réussite sociale et l’embauche en CDI n’est plus toujours synonyme de sécurité. En outre, les dirigeants ne sont plus les seuls en charge de l’avenir de l’entreprise puisque chacun est de plus en plus poussé à s’investir personnellement dans l’organisation, quitte à remettre en question ses propres besoins, voire parfois, à ne surtout pas les exprimer sous peine d’être considéré comme opposé au développement de l’entreprise.
Le développement du modèle sportif
Depuis le modèle sportif s’est imposé comme un véritable style de vie, un culte de la performance, un goût pour le défi constant et le dépassement de soi. L’individu est ainsi devenu responsable de son corps mais aussi de son ‘mental’ et de sa réussite professionnelle et sociale, sous-entendu, ceux qui ne ‘réussissent’ pas, ne s'en sont pas donnés les moyens, ils sont faibles, assistés.
En témoigne par exemple, les difficultés d’insertion professionnelle rencontrées par les personnes en surpoids : Alors qu’il y a quelques années, elles seraient parfaitement entrées dans les stéréotypes des postes à responsabilité, aujourd’hui, elles sont assimilées à des images de paresse ou de passivité.
Les entreprises améliorent leur communication en sponsorisant de grandes équipes et se retirent immédiatement, comme nous avons pu le constater à la suite de la débâcle de l’équipe de France de football, lorsque les valeurs sportives leurs semblent oubliées. Jean Luc Lagardère, lorsqu’il était PDG de Matra-Hachette affirmait d’ailleurs que « Le modèle sportif est la clé de la réussite pour les entreprises qui se battent » : Tout est dit, réussir aujourd’hui, devenir soi-même, c’est avant tout se battre.
(1) Ehrenberg A., Le culte de la performance, Ed Hachette, 1991
(2) Riesman D., cité par Ehrenberg A., Le culte de la performance, p153