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Choisir les mêmes études que son aîné(e)
A l’intérieur du noyau familial, la fratrie constitue un groupe qui soumet ses membres à deux pulsions contraires : s’y intégrer et s’en différencier.
Un vide théorique et empirique
La dynamique des fratries fut un domaine longtemps ignoré par les chercheurs, tout secteur confondu. Son étude est en effet fort complexe tant s’y mélangent les résultantes des liens intergénérationnels et collatéraux, les questions d’héritage et de succession (prendre la place laissée par une personne dans un emploi et perpétuer son œuvre) mais aussi le mode de fonctionnement de la famille (patriarcale ou matriarcale), l’âge des différents frères et sœurs, leur sexe etc…
Peu d’études font donc le lien entre trajectoire socio-économique et fratrie. Les statistiques nous apprennent que les enfants des familles restreintes acquièrent des statuts globalement plus élevés que ceux des familles nombreuses, de même que celles dans lesquelles la mère exerce une profession. Enfin, il est établi que les filles en position d’aînée suivent des études plus poussées et que la proportion de cadres est plus importante chez les premiers nés.
L’avenir social de la famille
Tous les parents portent en eux le désir d’assurer la survie de la famille, de la renforcer et implicitement ou ouvertement, d’améliorer sa position dans la société. Ces enjeux se répartissent sur la fratrie et portent principalement sur les trajectoires professionnelles.
Les parcours de chacun des parents, leurs réussites et leurs échecs influeront également sur les choix des enfants, selon un subtil équilibre entre enjeux résolus, désirs refoulés, division sexuelle du travail, rapport à la mère et au père.
Les relations aux grands parents, lorsqu’elles existent, s’inscrivent aussi dans le processus de choix des enfants. Appartenant à des générations plus anciennes, la question de la succession se pose, brisant la sacro-sainte égalité entre les enfants. Les raisons invoquées sont souvent en lien avec un héritage génétique : « Il a ça dans le sang ».
Liens entre relations fraternelles et trajectoire professionnelle
Les phénomènes de mimétisme dans les choix professionnels dépendent des relations existant au sein de la fratrie, elles-mêmes grandement influencées par les liens parents-enfants. Celui qui se perçoit comme aimé, accepté et valorisé sera tenté d’exprimer sa reconnaissance en reproduisant ce comportement envers ses frères et sœurs. Il pourra ainsi se positionner comme un guide envers son cadet.
La trajectoire professionnelle de l’aîné peut aussi influer celui du plus jeune dans ce qu’il comble ou non les désirs parentaux. Par exemple, en cas de refus du premier de suivre les traces du père ou de se conformer à ses désirs, le cadet peut, consciemment ou inconsciemment, tenter de réparer (au sens clinique) la déception du parent blessé.
Enfin, le narcissisme de chaque membre de la fratrie est à questionner. S’il est développé, il pourra conduire l’individu à se différencier des autres membres de son clan et à opter pour un parcours spécifique afin d’être le seul méritant et de ne souffrir d’aucune comparaison.