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Célibataire avec mon enfant
Elever seul son enfant peut être source d’angoisse et de culpabilité : angoisse de ne pas réussir à gérer seul, culpabilité d’avoir échoué dans sa vie de couple et de priver son enfant d’une famille dite « normale ». Dans ces conditions, l’enfant est parfois au cœur des préoccupations, quitte parfois à oublier notre vie de femme ou d’homme, quitte à s'oublier un peu soi même…
Parent mais pas seulement
La culpabilité amène souvent le parent célibataire à ne plus vivre que par et pour l’enfant. Cette réaction est humaine et justifiée lorsque la séparation est récente. Mais une fois la séparation digérée, il est nécessaire de trouver un équilibre entre sa vie de parent et sa vie de femme ou d’homme. Penser à soi n’est pas incompatible avec une vie de parent célibataire, votre enfant se sentira d’autant mieux qu’il vous sentira épanoui. Le danger, en s’oubliant, est de finir par étouffer cet enfant qui sera le seul objet de votre attention, de votre affection.
Organiser ma vie
Le planning du parent célibataire est souvent très chargé, pas facile de se dégager du temps pour soi entre le travail, les courses, le ménage et l’éducation de l’enfant…mais vouloir tout gérer peut mettre l’équilibre de votre vie en danger. Penser à soi n’est pas égoïste, c’est aussi une façon d’offrir une vie équilibrée à votre enfant : « Si on ne reconnait pas ses limites, on risque de les dépasser et de s’écrouler d’épuisement. C’est là qu’on sera le parent défaillant […] plus disponible à son enfant ». (C Fauré.1) S’autoriser des moments à soi est une question de moyens mais aussi de volonté.
Me faire aider
S’occuper de soi et garder des liens sociaux est une façon de préparer son avenir. Coiffeur, sorties, sport…tout est bon à prendre pour se sentir bien et pourquoi pas, oui, rencontrer quelqu’un ! Le parent célibataire se ferme souvent à toute rencontre en prétextant que son enfant n’acceptera pas. Ce frein peut cacher la peur d’un nouvel engagement et d’un nouvel échec, une question à se poser... Pour trouver un baby-sitter et financer cette dépense, pas d’excuses, il existe des aides (CESU) et des sites très bien faits ! Et si au moment de sortir, la culpabilité vous ronge encore, méditez sur cette phrase : « Aimer ses enfants, c’est les pousser dans la vie. Loin de soi » (C. Halmos.2).
1. Dr C Fauré, Le couple brisé : de la rupture à la reconstruction de soi, éd Albin Michel, 2007
2. Dr Claude Halmos, Pourquoi l’amour ne suffit pas : aider l’enfant à se construire, éd Nil, 2006