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Carl Jung : ses apports théoriques
Jung fut sans doute l’opposant de Freud qui enrichit le plus notre perception de l’inconscient, notamment au travers de ses multiples voyages et d’un travail de comparaison entre les mythes religieux et littéraires.
Ses critiques de Freud
Freud basa l’ensemble de sa théorie sur la libido et le complexe d’Œdipe. Pour Jung, l’énergie sexuelle ne peut être au centre de la vie psychique, il y substitua le concept d’énergie vitale et développa la méthode des associations libres.
Il critiqua donc l’angle d’une psycho-sexualité central chez Freud pour une relation de l’homme à son milieu et à la spiritualité, laquelle s’exprime dans l’art, la littérature et les mythologies religieuses.
Jung introduisit à l’étude freudienne du complexe d’Œdipe, la loi du père, stipulant l’interdit de l’inceste et du parricide et étendit l’analyse de la psyché à l’hypothèse de l’existence d’énergies psychiques autres que la libido, notamment présentes dans des zones profondes de l’âme, lieux des représentations collectives primitives.
De même, il définit l’inconscient comme le vécu individuel de l’individu, son refoulé bien sur, mais aussi le matériel de la petite enfance, ses productions imagées et immatures, c'est-à-dire non parvenues à la conscience.
L’inconscient collectif
L’étude du processus d’association libre permit à Jung de découvrir l’importance des symboles et des archétypes, images archaïques et universelles qui apparaissent de manière symbolique dans les rêves et dans les mythes. Il décrivit ainsi le rêve comme la manifestation d’un contenu profond qui renvoie au langage de l’âme, et non comme la simple production fantasmée du refoulement.
Selon Jung, l’inconscient collectif est un ‘riche dépôt d’expériences ancestrales’ qui correspondent à des évocations primitives, des images originelles, mythologiques et archaïques. Ces images, symboles et archétypes, se constituent de traces transmises et reconstituées à chaque génération tel un patrimoine des premières civilisations.
Le symbole et l’archétype jungien
Le symbole désigne l’expression d’un fait inconnu contenant des éléments inconscients, dans la conscience. Il est présent dans l’ensemble des productions psychiques ; rêve, image, dessin spontané… et devient conscient dés l’instant où sa signification est comprise. Jung le définit également comme la prémisse de la manifestation d’un archétype.
Jung définit l’archétype comme des images archaïques et universelles, telles que la montagne ou le serpent. Ces deux archétypes structurent un grand nombre de récits mythologiques et restent identiques quelque soit la culture où elles apparaissent. Il s’agit donc d’images-mères dont découlent un grand nombre de symboles.
Il identifia deux archétypes fondamentaux : l’anima qui est la part du féminin existant dans l’inconscient masculin et l’animus, partie masculine existant dans l’inconscient féminin. L’anima, représentation de l’idéal de la femme, serait influencé par l’image de la mère alors que l’animus découle d’une association d’images masculines.
L’anima et l’animus seraient projetés sur l’autre lors des relations amoureuses, favorisant ainsi la perception idéalisée de son partenaire.
La projection
Il s’agit d’un mécanisme de défense consistant à ignorer ce qui nous fait souffrance, pour le reconnaître sur autrui. Par exemple, la projection réciproque d’un besoin inconscient d’être aimé et sécurisé, peut conduire à l’installation d’un amour fusionnel entre deux partenaires.
Ainsi, l’autre nous renvoie à nos propres difficultés ignorées, en nous permettant de les identifier plus facilement.
L’individuation
Concept central en psychanalyse jungienne, il définit un processus qui tend à rendre conscient ce qui est inconscient. Il l’oppose ainsi à la persona qui correspond à l’image sociale renvoyée par chacun dans la société.
Ce mécanisme permet à l’individu de se rapprocher du Soi jungien, en débloquant les archétypes, les éléments refoulés, l’anima, l’animus etc…Cet ‘accomplissement de son Soi propre’ selon les termes du psychanalyste, conduirait l’homme vers sa dimension divine.
Lors de l’observation de ce processus chez ses patients, Jung établit notamment un parallèle avec le système des chakras découvert au cours de ses voyages en Afrique et en Inde. Nul doute que ce procédé se rapproche des cultes ancestraux des civilisations primitives.