Blessures de vie et résilience
Au-delà des difficultés inhérentes à toute vie humaine (étapes de construction de l’enfance, difficultés de socialisation, construction identitaire d’adulte…), certains doivent faire face à de grands drames desquels il est parfois difficile de se relever…
Les blessures de la vie
Etienne Daho évoque dans l’une de ses chansons ce qu’il nomme le « fracas de l’enfance » (1). En fait, le « fracas » s’observe chez celles et ceux qui ont connu de grandes blessures au cours de leur enfance, de leur adolescence. Ce peut être des blessures affectives : absence d’un des parents ou des 2, maltraitances psychologiques et ou physiques de la part d’un des parents (ou parfois des 2). Cela peut également être des blessures face à un drame qui surgit brutalement : décès d’un proche (parent, frère ou sœur, ami…), divorce de ses parents (qui se déroule dans l’agressivité, la violence…) ou encore agression physique voire sexuelle (racket, violences de groupes, viol…).
Les conséquences des blessures
Pour chacune de ces violences de la vie, familiales, sociales ou événementielles, des mécanismes psychologiques analogues se mettent en place. Le phénomène de sidération, qui accompagne bon nombre d’agressions (physiques ou psychologiques) est une des expressions du « traumatisme ». Plus globalement, on parle de « trauma » pour décrire l’agression qui dépasse les mots, qui outrepasse les mécanismes (de défense) jusque là efficaces pour se protéger. Le traumatisme démantèle les protections intérieures, dévaste l’individu et annihile sa capacité à rebondir, à désirer vivre. Il en résulte différentes angoisses, associées (inconsciemment) à ce qui a été insupportable. Cela se traduit, en outre, par des phases dépressives qui peuvent être profondes, par une dépréciation de l’image de soi…
La résilience pour enfin revivre
La souffrance sans parole est un enfermement. Vivre dans un enfermement devient rapidement insupportable, surtout lorsque l’entourage n’en comprend pas réellement les origines et ne peut convenablement y répondre. Pour que la vie puisse reprendre ses droits, il n’y a guère d’autres possibilités que d’amener de la parole là où l’âme est meurtrie et blessée. Cette indispensable mise en mots se fera en priorité avec l’aide d’une personne dont c’est le métier, psychologue ou psychanalyste. Elle pourra aussi s’accompagner d’une aide médicamenteuse, délivrée par un médecin généraliste ou un psychiatre, pour permettre de « tenir le coup » le temps que le travail de parole puisse se mettre en place et produire ses effets…
Pour tous ceux qui désirent en savoir plus sur la résilience, nous vous conseillons les différents ouvrages de Boris Cyrulnik (psychiatre et psychanalyste), véritable référence en la matière.
(1) Retour à toi – Album Réévolution