Accepter les imperfections de mon corps
Les médias regorgent d'images dans lesquelles des corps lisses, soyeux et filiformes se livrent à nos regards enamourés ou effarouchés. Comment, dans ce contexte, ne pas succomber aux critères hyper valorisés de la minceur et ne pas développer une fausse image irréaliste et idéalisée du corps humain?
Un corps "idéal"?
Les images habitent notre quotidien avec une telle omniprésence qu'il devient difficile d'échapper au message qu'elles nous martèlent sans cesse. D'ailleurs, une majorité de femmes culpabilisent et se trouvent trop grosses alors même que leur poids est en équilibre. Face aux critères sociaux et culturels qui montent en épingle l'image d'un corps mince idéal, symbole de réussite mais décalé par rapport à la réalité morphologique courante, comment se vivre avec un corps dont la silhouette ne serait pas conforme aux exigences de la majorité?
Une diversité morphologique
Pourtant, la morphologie humaine est loin d'être uniforme qui se décline en tenant compte des divers types, des latitudes auxquelles le corps est soumis, des reliefs, des climats et de l'histoire de chacun. La culture elle-même célèbre là un corps dodu, ici un corps ultra mince. Le corps est multiple, et chaque morphologie raconte une histoire et permet de vivre une histoire, à inventer. Le culte de la minceur nous place dans cet étrange contexte où le corps doit aussi devenir, en particulier pour les femmes mais aussi pour les hommes, un produit valorisé, envié, symbole de réussite. En dehors de la minceur, n'y aurait-il point de salut?
Accepter son corps
Chaque humain, comme chaque morphologie, possède ses défauts et ses atouts qui se combinent. Au delà du modèle porté aujourd'hui en exergue, il existe une diversité, une richesse et chacune peut toucher. Certains, comme Serge Gainsbourg, ont même osé et su transformer une particularité (le nez, les oreilles) en marque de fabrique, porteuse d'émotions et de charme. Bien sûr, il faut du cran pour repousser un modèle sociétal si fortement ancré en nous, à notre insu, et choisir de s'accepter. Plutôt que de chercher à concorder à une image, généralement fantasmée et vide de sens, pourquoi ne pas tenter de faire la paix avec soi-même et accepter les "imperfections" de notre corps? Car qu'appelle-t-on véritablement "imperfections"? Goethe n'a-t-il pas écrit: "Celui qui reconnaît consciemment ses limites est le plus proche de la perfection."