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Accepter la concurrence et s'affirmer
L’estime de soi constitue le ciment de la capacité de chacun à s’affirmer et à se distinguer des autres dans ses relations sociales et professionnelles.
Le développement de la concurrence dans les entreprises
Soumises aux dictats de la mondialisation, les entreprises doivent faire face à une concurrence de plus en plus forte en termes de nombre de rivaux, de qualité de service ou de production mais aussi en termes de chiffres d’affaire et de marges financières.
Ce culte du résultat a des conséquences sur les politiques des ressources humaines qui sont conduites : On y cultive de plus en plus un esprit de performance envers les salariés, on y individualise le travail pour favoriser la concurrence entre collègues dans un mythe de la suprématie du défi, surtout on y quantifie le travail en le vidant de son sens, de sa valeur et en le réduisant à de simples chiffres de production.
La quantification du travail et la culture du résultat ont aussi des conséquences sur la vie du collectif de travail, c'est-à-dire sur les relations entre membres d’une même équipe. Cette politique managériale tend en effet à détruire le groupe car ses résultats ne peuvent être comptabilisés. Les salariés, évalués par leur hiérarchie sur la seule base de leur production individuelle (de leur chiffre), sont poussés à rivaliser avec leur collègue et non plus à collaborer.
Concurrence et rapport à la fratrie
Dans ses premières années, l’enfant tend à s’attribuer l’amour parental avec une telle force qu’il se positionne en concurrence avec le parent du sexe opposé (processus à l’origine du complexe d’Œdipe).
Cette rivalité primaire se trouvera réactivée par la naissance des frères et sœurs qui viendront systématiquement le détrôner de sa position de toute-puissance d’enfant unique et de seul objet de l’amour parental. Le cadet sera ainsi haï par son aîné qui formulera à son encontre, des désirs de maltraitance: Il s’agit du fantasme de fustigation.
Chacun aura compris que ces mécanismes primaires pourront trouver un écho durant la vie adulte dans le milieu de l’entreprise où la concurrence peut naître d’un désir de reconnaissance et de valorisation de la part de la hiérarchie.
Liens avec le harcèlement transversal
Il semble intéressant de rapprocher fantasme de fustigation et harcèlement transversal. Ce dernier se définit comme un développement particulier d’une situation de harcèlement moral au travail : La victime ne souffre plus des maltraitances d’un seul individu placé en position de hiérarchique mais de l’ensemble du groupe de travail.
Ce risque est présent dans toute entreprise qui ne s’est pas dotée d’une organisation en mesure de reconnaître et de traiter des situations de harcèlement professionnel : les salariés, hiérarchiques ou non, entrent alors dans des mécanismes de dénégation des maltraitances subies par la victime.
Dans le cas d’un individu souffrant d’une faible estime de soi et recherchant dans son milieu professionnel, la reconnaissance qui lui a peut être été refusée durant son enfance, on peut se demander si sa participation aux maltraitances exercées à l’encontre d’un collègue, ne pourrait pas rejouer une part du fantasme du fustigation entre frères et sœurs.