Mode ZEN
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Absence de mots et somatisation chez l'enfant
Tous les parents ont connu un jour le mal de ventre de l'enfant qui part à l'école ou la douleur mystère qui survient à l'improviste, souvent dans l'urgence (départ en vacances chez les grands-parents, voyage d'affaire de l'autre parent, …). Nous avons alors conscience que l'enjeu de la plainte n'est pas exclusivement somatique. Mais l'enfant ne s'explique pas, il a mal.
La douleur
La douleur est la première information de l'état du corps. Les sensations assaillent l'enfant avant qu'il ne soit en mesure de les définir par des mots. D'abord la douleur est objective, elle atteint une zone délimitée (dents, ventre, irritations). Elle est un signal d'alerte. Le corps est un espace sensitif bien avant d'être un objet de langage. L'enfant perçoit la douleur avant d'en parler. Sa première expérience de douleur, il l'exprime donc par des pleurs. Ces pleurs sont interprétés par les parents et conduisent à ce que l'on s'occupe de lui. Il associe donc précocement douleur et réassurance affective.
La souffrance passe d'abord par le corps
Devenu plus grand, il rencontre la douleur sous ses deux principales formes : physique (le genou, le coude, …), mais aussi psychique. Il n'est pas aisé de localiser la douleur morale, la tristesse ou l'angoisse. De plus c'est une douleur interne. Il a donc tôt fait de se méprendre et de l'apparenter à une douleur déjà expérimentée (le mal de ventre par exemple). De plus, en concentrant l'attention sur le somatique, la douleur devenue corporelle permet à l'enfant de ne pas être maintenu dans le plan de son conflit psychique. Ainsi, chez les enfants la majorité des souffrances morales ne sont visibles que dans leur expression corporelle. C'est la somatisation.
En général, elle ne concerne qu'une zone du corps. Ne connaissant pas l'anatomie dans le détail, sur le plan médical, ces douleurs ne sont pas en concordance avec la réalité physiologique. Le médecin sait donc rapidement que la douleur en question n'est pas d'origine lésionnelle ou consécutive à une pathologie. Mais quelle réponse apporter à l'enfant qui souffre ?
En général, elle ne concerne qu'une zone du corps. Ne connaissant pas l'anatomie dans le détail, sur le plan médical, ces douleurs ne sont pas en concordance avec la réalité physiologique. Le médecin sait donc rapidement que la douleur en question n'est pas d'origine lésionnelle ou consécutive à une pathologie. Mais quelle réponse apporter à l'enfant qui souffre ?
Les maux en guise de mots
Le choix de la douleur ne se fait jamais au hasard. Il suit le fonctionnement psychique de l'enfant et nous donne donc les pistes nécessaires à la compréhension de sa problématique. Ainsi, il a mal au dos, au ventre, aux dents… Chacune de ces localisations est à replacer dans le contexte plus large de son développement. Par exemple, quand maman est enceinte, il peut exprimer sa tension par des douleurs au ventre ou exprimer l'épuisement de son père (il en a "plein le dos") par des lombalgies récurrentes.
Pour aider l'enfant à sortir de la somatisation, le langage et la parole sont deux grands alliés. Faciliter l'expression de ses sentiments, mettre des mots sur sa tristesse, sur son angoisse, sur sa peur de l'échec l'autorise à se les approprier. Il apprend à les dépasser et à les intégrer comme faisant partie de son vécu. Etre triste ou inquiet sont des sensations normales de toute vie. En apprenant que ses parents les connaissent, il peut s'identifier à eux et les utiliser pour élaborer des stratégies résolutives.
Pour aider l'enfant à sortir de la somatisation, le langage et la parole sont deux grands alliés. Faciliter l'expression de ses sentiments, mettre des mots sur sa tristesse, sur son angoisse, sur sa peur de l'échec l'autorise à se les approprier. Il apprend à les dépasser et à les intégrer comme faisant partie de son vécu. Etre triste ou inquiet sont des sensations normales de toute vie. En apprenant que ses parents les connaissent, il peut s'identifier à eux et les utiliser pour élaborer des stratégies résolutives.
La somatisation comme expérience de survie
Pour autant, il ne s'agit pas d'effacer ces manifestations somatiques, elles sont une étape importante de son développement. Nous percevons d'ailleurs que parvenus à l'âge adulte, nous maintenons dans une certaine mesure ces somatisations. Elles nous permettent de décentrer la problématique que nous avons à traverser et nous laisse le temps nécessaire à l'élaboration de solutions.