Mon adolescent fume du cannabis, que faire ?

Découvrir que son adolescent fume du cannabis provoque souvent un mélange d’inquiétude, de colère et d’incompréhension. Faut-il sanctionner, dialoguer, minimiser ? Derrière cet acte, il ne s’agit pas seulement d’une question de consommation, mais d’un symptôme révélateur d’un mal-être, d’une recherche d’expériences ou d’un besoin d’affirmation. Comprendre ce que l’adolescent cherche à travers cette pratique permet d’adopter une posture adaptée, entre cadre clair et espace d’écoute.
Ne pas réduire l’acte à une simple provocation
Apprendre que son enfant fume des joints peut être perçu comme un affront ou un défi lancé à l’autorité parentale. Pourtant, la consommation de cannabis répond rarement à une volonté de provoquer directement les parents. Il s’agit souvent d’un moyen d’intégration sociale, d’exploration ou d’apaisement face aux tensions intérieures propres à l’adolescence. Réagir uniquement par la sanction ou la culpabilisation risque de renforcer le repli ou la dissimulation.
Chercher à comprendre le « pourquoi » avant le « comment arrêter »
La priorité n’est pas de trouver immédiatement une solution, mais d’identifier ce que l’usage de cannabis vient compenser ou exprimer. Est-ce une manière de fuir une pression scolaire ? De calmer une anxiété ? De se conformer au groupe ? En posant des questions sans jugement, le parent ouvre un espace où l’adolescent peut, s’il le souhaite, mettre des mots sur son comportement. Cette compréhension est essentielle pour éviter de traiter uniquement le symptôme.
Poser un cadre sans dramatiser
Il est important de rappeler clairement sa position : le cannabis n’est pas un produit anodin, surtout à l’adolescence, où le cerveau est encore en développement. Mais poser un cadre ne signifie pas menacer ou catastropher. Il s’agit d’expliquer les risques réels, sans tomber dans l’exagération qui décrédibilise la parole parentale. Interdire sans dialogue pousse souvent l’adolescent à poursuivre en secret ; établir des limites en restant disponible favorise une prise de conscience progressive.
Quand s’inquiéter et demander de l’aide ?
Une consommation occasionnelle et encadrée par le dialogue n’a pas la même portée qu’une consommation régulière, isolée ou compulsive. Si le cannabis devient une échappatoire systématique, un refuge face au mal-être ou s’accompagne d’une déscolarisation, il est essentiel de chercher un soutien extérieur : médecin, psychologue, ou centre spécialisé. Reconnaître que ce sujet dépasse parfois le cadre familial est aussi une manière responsable d’accompagner son adolescent.