IVG et rêves récurrents : quand l’inconscient parle la nuit

Après une IVG, nombreuses sont celles qui témoignent de rêves étranges, parfois insistants, sans lien apparent avec leur quotidien. Loin d’être anodins, ces rêves récurrents traduisent la manière dont l’inconscient poursuit, la nuit, le travail d’élaboration psychique autour de l’avortement. Lorsque la parole consciente manque ou que le vécu reste enfoui, le rêve devient l’espace privilégié où se rejoue symboliquement ce qui n’a pu être pensé pleinement.
Des scénarios déconnectés mais chargés de sens
Les rêves liés à l’IVG ne prennent pas toujours la forme explicite d’une scène d’hôpital ou de grossesse interrompue. Ils s’expriment souvent à travers des images détournées : pertes, absences, chemins inachevés. Clara, 29 ans, raconte rêver régulièrement qu’elle « égare un sac précieux sans pouvoir le retrouver ». Ce symbole traduit l’expression indirecte d’une perte vécue, que l’inconscient cherche encore à intégrer.
La répétition onirique, signe d’une élaboration en cours
Lorsque les mêmes thèmes reviennent nuit après nuit, ce n’est pas un piège de l’esprit, mais la preuve que le psychisme travaille à transformer l’événement en souvenir psychique apaisé. Sophie, 33 ans, rêve souvent d’un train qu’elle « rate de justesse » depuis son IVG. Cette répétition marque l’insistance d’un conflit intérieur non résolu, où le rêve tente d’offrir une scène pour rejouer la perte dans un cadre symbolique.
Des cauchemars aux rêves énigmatiques : la diversité des expressions
Les rêves post-IVG peuvent prendre la forme de cauchemars angoissants, mais aussi de rêves plus neutres, où l’émotion domine sans que l’image soit claire. Julie, 26 ans, évoque des sensations récurrentes d’oppression nocturne sans souvenir précis des scènes rêvées. Ces manifestations montrent que l’inconscient utilise tous les registres pour faire émerger ce qui, le jour, reste inexprimable.
Accueillir les rêves comme une voie de symbolisation
Plutôt que de redouter ces rêves ou de chercher à les faire taire, il est essentiel de les reconnaître comme des alliés dans le processus d’élaboration psychique. Noter ces images, en parler si possible, permet de donner une place consciente à ce que l’inconscient tente de transformer. Car c’est en acceptant d’écouter ces récits nocturnes que le psychisme peut, peu à peu, clore ce chapitre intérieur.