Psychologie

Tout allait bien jusqu’à ce dîner, cette annonce, ce post sur les réseaux. L’autre a réussi. Un projet qui aboutit, une promotion, une naissance, une maison… Et soudain, quelque chose se fissure en nous. Une gêne, une tristesse discrète, parfois même de l’agacement. Non pas parce qu’on ne souhaite pas de bonheur aux autres, mais parce que leur réussite réveille une faille silencieuse. Pourquoi est-ce si difficile de rester en paix avec soi quand l’autre semble avancer ?

Le miroir inconfortable de la comparaison

La réussite d’autrui agit parfois comme un miroir inversé. Ce que l’autre a devient le reflet de ce qu’on n’a pas, ou plus. Cela déclenche un dialogue intérieur chargé : Suis-je en retard ? Ai-je raté quelque chose ? Pourquoi pas moi ? La comparaison ne dit rien de l’autre, mais beaucoup de la manière dont on se juge soi-même. Et ce jugement peut être cruel, même quand la vie va objectivement bien.

La blessure du sentiment d’infériorité

Il ne s’agit pas de jalousie brute, mais d’un sentiment plus diffus : celui de valoir moins, d’avoir moins accompli, d’être « en dessous ». Ce sentiment n’est pas rationnel ; il peut surgir même face à des réussites qui ne nous font pas vraiment envie. Ce n’est pas l’objet de la réussite qui nous atteint, mais ce qu’il vient réveiller dans notre histoire. Parfois une peur de l’échec, un complexe ancien, un sentiment d’illégitimité.

Revenir à son propre rythme

Il est facile de perdre de vue sa propre trajectoire quand on regarde trop celle des autres. Et pourtant, chaque parcours a ses creux, ses détours, ses zones d’ombre. Se recentrer sur ce qui fait sens pour soi est un antidote puissant à la comparaison toxique. Cela ne veut pas dire nier ce que ressent l’autre, mais reconnaître que l’on n’est pas en compétition, même si l’on se sent parfois en décalage.

Redonner du sens à sa propre valeur

Se sentir moins que les autres revient souvent à réduire sa valeur à un seul critère : le visible, le mesurable, le conforme. Or la valeur d’un être humain ne se résume pas à ses résultats, ni à son parcours linéaire. Se rappeler ce que l’on traverse, ce que l’on porte, ce que l’on construit en silence est essentiel. On ne sait jamais ce que cache une réussite ; on oublie souvent ce que révèle une patience.

Transformer le doute en point d’appui

Le doute peut être inconfortable, mais il n’est pas une fatalité. Il peut devenir un signal : de ce qu’on attend trop des autres, de ce qu’on ne voit plus en soi, de ce qu’on veut ajuster. Là où l’on se sent « en retard », il y a peut-être simplement une autre direction à prendre. Et cette direction, même invisible aux yeux des autres, peut devenir profondément juste si elle part de soi.

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