Psychologie

Changer de vie, réorienter un projet, traverser une séparation, devenir parent, prendre sa retraite, vivre un deuil ou une transformation intérieure… Autant de transitions qui, même attendues ou choisies, laissent souvent un sentiment de fatigue intense. On ne comprend pas toujours pourquoi, car rien de physiquement lourd ne semble se produire. Et pourtant, on se sent vidé, à bout, parfois sans énergie ni motivation. Pourquoi ces passages nous épuisent-ils autant ?

Un remaniement silencieux

Une transition n’est pas seulement un changement visible. C’est un remaniement en profondeur. Même si l’événement semble anodin ou progressif, il touche souvent des zones identitaires : qui je suis, ce que je fais, ce que je perds, ce que je deviens. Et ce travail intérieur, même silencieux, consomme une énergie énorme. On pense, on doute, on cherche des repères… sans toujours s’en rendre compte. C’est le travail invisible du psychisme qui fatigue bien plus que les gestes du quotidien.

L’instabilité psychique épuise

Dans une période de transition, les anciens repères ne fonctionnent plus, et les nouveaux ne sont pas encore là. C’est ce qu’on appelle un entre-deux : une zone floue, incertaine, où l’on ne sait plus trop quoi penser, quoi faire, ni comment se situer. Cette instabilité génère un stress discret mais constant. Le mental tourne, les émotions varient, le sommeil se dérègle parfois. On est en vigilance intérieure permanente, même sans s’en apercevoir.

Le besoin de contrôle qui s’effondre

Une transition nous confronte à l’imprévisible. On ne peut pas tout anticiper, ni tout maîtriser. Et cela met en tension notre besoin de contrôle. On essaie de comprendre, de structurer, de garder la main… mais le changement suit son propre rythme, souvent plus lent ou plus chaotique que ce qu’on voudrait. Ce décalage entre ce qu’on vit et ce qu’on voudrait gérer alimente une forme de lutte intérieure, elle aussi épuisante.

Accepter de ralentir pour mieux traverser

Ce qui épuise le plus dans les transitions, c’est souvent de vouloir aller plus vite que ce que notre vie intérieure peut suivre. Le vrai passage n’est pas dans les décisions visibles, mais dans l’ajustement lent, profond, parfois inconfortable, de notre manière d’être. Traverser une transition, c’est accepter de ne pas être totalement efficace, disponible ou clair pendant un temps. C’est reconnaître que l’épuisement n’est pas un échec, mais souvent le signe qu’un changement réel est en train de se produire.

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