Psychologie

Il y a des périodes de vie où tout semble s’effondrer ou se transformer en même temps. Un déménagement, une séparation, une perte, un changement de travail, un bouleversement intérieur… Les repères tombent les uns après les autres, parfois si vite qu’on n’a plus le temps de comprendre ce qui se passe. On avance, mais sans savoir où poser le pied. Le sol semble mouvant. Et avec lui, la sensation de soi devient floue. Comment traverser ces périodes sans se perdre ? Peut-on rester stable quand tout bouge autour et parfois en soi ?

L’accumulation qui déborde

Un changement peut être stimulant. Plusieurs en même temps peuvent être écrasants. Ce qui rend ces périodes difficiles, ce n’est pas uniquement l’ampleur des événements, mais leur concentration. On n’a pas le temps de s’adapter à l’un que le suivant arrive. Le psychisme n’a plus de marge pour symboliser, comprendre, respirer. Et dans cette surcharge, le sentiment de contrôle s’efface, laissant parfois place à l’angoisse ou à l’impression de flotter sans ancrage.

Ce que l’on croit perdre… et ce que l’on touche

Quand tout change, on croit perdre notre stabilité. Mais ce qui vacille, en réalité, ce sont surtout nos points d’appui habituels : les rôles, les repères, les habitudes. Or ces éléments forment souvent l’image que l’on a de soi. Leur disparition temporaire n’est pas une disparition de soi, mais une déconstruction de ce qui était connu. Derrière ce désordre apparent, une zone plus intime peut émerger : un espace non encore défini, qui demande à être écouté.

Ne pas chercher à tout reconstruire tout de suite

Le réflexe naturel est souvent de vouloir vite retrouver de la solidité. Refaire des projets, redéfinir une direction, combler le vide. Mais dans les périodes de transition intense, l’essentiel n’est pas d’agir vite ; c’est de ne pas s’abandonner. Cela passe par des choses simples : manger, dormir, marcher, parler, ralentir. Revenir au corps, à la respiration, au présent. Et accepter que, pour un temps, l’identité soit floue, les émotions instables, les réponses absentes.

Garder un point fixe, même minuscule

Quand tout bouge, il est précieux de trouver un ancrage, aussi petit soit-il. Cela peut être un geste du matin, un lieu qui rassure, une personne à qui parler, un carnet où poser ce qu’on traverse. Ce point d’appui n’a pas à tout résoudre : il sert juste à ne pas se dissoudre. Car on ne sort pas indemne de ces périodes, mais on peut en sortir transformé, enrichi, plus proche de soi si l’on s’accorde le droit d’être fragile, mouvant, et humain dans ce passage.

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