Psychologie

On fait, on dit, on choisit — mais parfois, une question sourde persiste : est-ce vraiment ce que je veux ? Est-ce vraiment moi ? Dans une époque saturée de modèles, de normes, d’attentes familiales ou sociales, il devient difficile de distinguer ce que l’on est profondément de ce que l’on a intégré pour « tenir une place ». Cette interrogation n’est pas vaine. Elle est même essentielle pour retrouver un rapport vivant, intime et cohérent à soi. Mais alors, comment reconnaître ce qui vient de soi — et ce qui a été appris, répété, imité ?

Ce que l’on croit être… et ce que l’on est devenu

Nous grandissons à travers les regards, les paroles et les attentes de notre entourage. Enfants, nous apprenons à être ce que les autres attendent de nous : calme, fort, performant, drôle, gentil. Et ces rôles, à force d’être joués, deviennent des identités. Mais parfois, une part de nous se tait, se contracte ou se dérobe. Ce que l’on croit être n’est pas forcément ce que l’on est devenu, ni ce que l’on souhaite rester. Et c’est là que le travail d’écoute intérieure commence.

Sentir au lieu de savoir

Ce qui est « vraiment moi » ne se formule pas toujours clairement. Ce n’est pas une idée figée ou une définition. C’est un sentiment de justesse, de cohérence, parfois de paix. On le reconnaît dans certaines situations : quand on ne joue pas de rôle, quand on n’anticipe pas le regard de l’autre, quand on agit sans forcer. Ces moments, même brefs, sont des points d’appui. Ce sont eux qui tracent le fil de ce qui nous ressemble. Ce n’est donc pas une question de certitude, mais de présence à soi.

Les influences invisibles

Beaucoup de nos élans sont orientés par des désirs empruntés : désir de plaire, de réussir, de correspondre à une image. Cela ne signifie pas qu’ils sont faux, mais qu’ils peuvent masquer une autre vérité. Dans une lecture plus analytique, ce que l’on croit vouloir est parfois le désir de l’autre : celui d’un parent, d’un groupe, d’un héritage silencieux. Savoir ce qui est « vraiment moi », c’est aussi accepter de traverser ces couches, de désenfouir ce qui a été mis de côté ; souvent par nécessité.

Retrouver un mouvement intérieur libre

Il ne s’agit pas de se définir une fois pour toutes, mais de retrouver un mouvement intérieur non contraint. Une manière d’être au monde qui ne cherche pas à se justifier, qui ne cherche pas à correspondre. Cette fidélité à soi ne se décrète pas : elle se découvre dans le temps, dans les ajustements, dans les choix minuscules et les refus silencieux. Être « vraiment soi », ce n’est pas se singulariser à tout prix. C’est se reconnaître dans ce que l’on vit ; et s’y sentir vivant.

Trouver un psy