Changer de regard sur soi : une révolution lente mais possible

On vit souvent avec une image de soi construite depuis longtemps, faite de jugements, d’habitudes, de réflexes intérieurs. On s’y est habitué·e, parfois même attaché·e, même si elle nous fait du mal. Se croire trop ceci, pas assez cela, incapable, illégitime ou simplement « quelconque »… ces pensées deviennent des automatismes. Et pourtant, changer de regard sur soi est possible. Pas d’un coup. Pas par injonction. Mais par un mouvement lent, intérieur, réconciliant. Une révolution discrète, mais puissante.
Une image de soi héritée plus que choisie
Notre regard sur nous-même ne vient pas de nulle part. Il est le fruit de ce que l’on nous a dit, montré, répété, parfois sans mots. La famille, l’école, la société ont laissé des traces : compliments oubliés, critiques gravées, attentes silencieuses. À force d’être regardé·e d’une certaine façon, on finit par se voir à travers ce prisme, même quand il ne nous correspond plus. C’est cette image-là qu’il s’agit de déconstruire doucement, non pas pour devenir quelqu’un d’autre, mais pour redevenir soi.
Le piège du regard figé
Le regard que l’on porte sur soi peut devenir une prison invisible. On croit se connaître, mais on ne fait que répéter une vieille version de soi-même. Cela limite les élans, freine les prises de risque, alimente la culpabilité ou le doute. Et le plus paradoxal, c’est que ce regard est souvent plus sévère que celui des autres. Changer ce regard, ce n’est pas se mentir ou se flatter : c’est ouvrir une porte vers une vision plus juste, plus nuancée, plus humaine de soi.
Un travail intérieur… et incarné
Changer de regard sur soi, ce n’est pas seulement changer de pensées. C’est aussi sentir, dans le corps, que l’on peut se tenir autrement. Parler sans s’excuser, marcher avec une certaine assurance, dire non sans se justifier. C’est tout un travail d’ajustement intérieur, qui passe par l’écoute de soi, la prise de conscience des automatismes, et parfois un accompagnement thérapeutique pour mettre en lumière les blessures anciennes qui façonnent ce regard.
Une révolution douce mais réelle
Changer de regard sur soi, ce n’est pas s’aimer d’un coup. C’est cesser, petit à petit, de se mépriser. C’est reconnaître ce qui va bien, ce qui est déjà là, ce qui a été traversé. C’est accepter de ne pas être parfait·e, mais vivant·e. Et plus on s’autorise à se voir autrement, plus on change aussi la manière dont les autres nous perçoivent. Car ce que l’on dégage vient toujours, un peu, de ce que l’on croit mériter. Cette révolution lente peut transformer une vie. Et elle commence… par un autre regard.