Sortie de la dépendance : rechuter n’est pas échouer
Il suffit d’un instant. Un geste qu’on croyait derrière soi, une impulsion, une fatigue. Et tout semble s’effondrer. La rechute arrive souvent comme une gifle : brutale, déstabilisante, remplie de honte. Pour beaucoup, elle vient entacher le progrès accompli, ruiner l’énergie investie. Mais cette lecture linéaire du changement ne correspond pas à la réalité psychique. Rechuter, ce n’est pas trahir son engagement ; c’est faire l’expérience que le changement est un chemin, pas un exploit. La logique du tout ou rien : un piège psychique Notre culture valorise la réussite, la volonté, la maîtrise. Dans ce cadre, la rechute devient un symbole d’échec, de faiblesse, de manque de sérieux. Mais…
Ce que je laisse derrière moi… et ce que je garde
Chaque passage de vie - qu’il soit choisi ou subi - implique une forme de tri silencieux. On avance, parfois…
Pourquoi certaines ruptures me hantent encore ?
Il y a des séparations que l’on croit digérées, et d’autres qui continuent à vibrer, des mois ou des années…
Comprendre et affronter ses peurs
La peur est une émotion universelle et nécessaire. Elle nous protège, nous alerte, nous guide dans certaines situations à risque.…
Pourquoi je n’arrive pas à m’investir malgré les matchs ?
Une analyse des résistances inconscientes face à l’engagement dans un contexte d’ultra-disponibilité. Les profils défilent, les conversations démarrent, les matchs s’accumulent. Et pourtant, rien ne décolle. Une lassitude s’installe, une distance s’impose. Malgré l’abondance des possibilités, il devient difficile de s’impliquer réellement, de s’attacher, de se projeter. Ce paradoxe révèle une tension plus profonde : celle entre désir de lien et peur inconsciente de l’engagement. Une mise en relation sans exposition Les applis promettent la rencontre, mais protègent aussi de la confrontation directe. On se montre sans se livrer ; on échange sans se dévoiler. Ce cadre numérique permet de maintenir une forme de contrôle sur le lien, sans s’y abandonner réellement. La surface des…
Croiser sans rencontrer : quand les liens avortés laissent une trace
Une lecture subtile de ces moments où “il aurait pu se passer quelque chose”. Parfois, il ne se passe rien. Un regard, une présence, une impression fugace. Pas d’échange réel, pas de mot, pas de suite. Et pourtant, quelque chose reste. Comme si l’on portait…
Faut-il tout faire ensemble ? Le mythe du couple fusionnel
Partager sa vie ne veut pas dire la confondre. Dans l’imaginaire romantique, le couple idéal fonctionne à l’unisson ; il partage ses passions, ses amis, ses loisirs, ses voyages et même ses silences. Mais derrière cette harmonie fantasmée se cache une réalité moins glamour :…
Éviter le piège du décompte : qui donne le plus dans la relation ?
Décryptage des rapports implicites d’équilibre et de dette affective Dans beaucoup de couples, sans même s’en rendre compte, s’installe une comptabilité silencieuse. Qui fait le plus d’efforts ? Qui aime davantage ? Qui cède le plus souvent ? Ce décompte invisible transforme peu à peu…
Réunions familiales : quand les souvenirs étouffent le présent
Rassembler la famille est souvent présenté comme un acte de fidélité au passé : retrouver les anciens récits, honorer les…
La figure idéalisée des grands-parents : entre mythe et réalité
Derrière l’image rassurante des grands-parents se cache parfois une construction idéalisée, éloignée des vérités intimes et inconscientes. La fabrication d’un…
Devenir parent : quand l’enfant réel confronte l’enfant imaginaire
Avant même sa naissance, l’enfant existe déjà dans l’esprit de ses parents sous la forme d’un être rêvé, idéalisé, façonné…
Jeux vidéo des ados : quand la passion devient addiction
Les jeux vidéo font partie intégrante de l'univers des adolescents et jeunes adultes. Source de plaisir, de défi et de socialisation, ils sont souvent perçus comme un loisir moderne et légitime. Pourtant, lorsque le temps passé à jouer déborde sur la vie quotidienne, que le virtuel devient un refuge systématique, la frontière entre passion et dépendance s’efface. Derrière l’excès, il ne s'agit plus seulement de divertissement, mais d’un mécanisme d’évitement qui peut masquer un mal-être plus profond. Quand le jeu devient une échappatoire Une passion saine s’intègre dans une vie équilibrée. Lorsque le jeu devient le seul espace où l’adolescent ou le jeune adulte se sent compétent, reconnu ou apaisé, il peut se transformer en refuge exclusif. Fuire des tensions…
Le citoyen individualiste : faut-il encore croire à une volonté collective ?
Dans les discours politiques, on continue d’invoquer la volonté du peuple, l’intérêt général, la République une et indivisible. Pourtant, jamais les sociétés n’ont semblé aussi fragmentées, aussi traversées par des trajectoires individuelles…
L’attention fractionnée : une fatigue invisible de la dispersion digitale
Notifications, pop-ups, multitâche, fenêtres ouvertes : l’environnement numérique contemporain sollicite sans relâche notre attention. Mais ce qui semble nous connecter au monde nous divise en réalité intérieurement. Car à force d’osciller d’un…
Faut-il encore lire la presse papier ? Un usage devenu acte de résistance
À l’heure des écrans omniprésents, des alertes permanentes et des flux ininterrompus, la lecture de la presse papier apparaît presque comme un geste archaïque. Et pourtant, de plus en plus de lecteurs…
Le direct comme fuite du réel : quand l’instantané remplace l’analyse
Longtemps, le direct a incarné une promesse journalistique : celle de l’immédiateté, de l’authenticité, du non-filtré. Mais à mesure qu’il s’est imposé comme forme dominante dans les médias audiovisuels, il a transformé…
Sortir avec des plus jeunes pour rester “au-dessus”
Certaines personnes privilégient les liens avec des individus plus jeunes qu’elles, que ce soit dans l’amitié ou les sorties. Ce choix est parfois spontané, parfois présenté comme un simple hasard. Mais il peut aussi révéler un mécanisme plus subtil : une manière de maintenir une forme de supériorité implicite, pour éviter la confrontation à des pairs qui mettent en jeu l’égalité, la rivalité ou la remise en question. Le besoin de rester en position haute S’entourer de plus jeunes, c’est souvent occuper naturellement une place de référent·e, de guide, de personne “qui sait”. Cela évite l’inconfort de se sentir comparable, donc potentiellement jugé, mis en concurrence, ou simplement vu sans…
Vivre seul pour ne pas dépendre : quand l’autonomie devient défense
L’autonomie est une valeur largement célébrée. Elle évoque la liberté, la maturité, la force intérieure. Mais dans certains cas, elle…
Quand la solitude rend plus heureux et apaisé
La solitude est souvent pensée comme un manque, une souffrance, une marginalité. Pourtant, elle peut être le lieu d’un ressourcement…
La fin d’une amitié est-elle toujours un échec ?
Quand une histoire d’amour s’achève, la société offre des mots, des rituels, des récits pour tenter d’en faire une transition.…
Travailler sans se fondre : cultiver une forme d’altérité dans le groupe
Dans de nombreux environnements professionnels, on valorise l'intégration, l'esprit d'équipe, la capacité à s'ajuster. Il ne s'agit pas d'une injonction explicite, mais d’un climat diffus dans lequel l’homogénéité est perçue comme un gage de cohésion. Ceux qui ne se fondent pas dans le groupe, qui gardent une distance discrète, un rythme singulier, un ton plus réservé, sont souvent perçus comme à part. Pourtant, cette altérité peut enrichir profondément la vie d’équipe, si elle n’est pas interprétée comme une résistance ou un désintérêt, mais comme une autre manière d’habiter le lien professionnel. L’ajustement permanent comme effacement Dans les groupes très soudés, la tendance naturelle est à l’imitation douce. On adopte les codes, les manières de parler,…
La mission de service public comme réparation d’une blessure narcissique
Certains fonctionnaires s’investissent dans leur mission avec un sérieux profond, presque sacrificiel. Leur engagement dépasse le cadre professionnel : il s’apparente à une vocation. Ils ne cherchent pas seulement à accomplir des tâches, mais à « faire le bien », à « servir » avec…
Rêver d’un autre métier, mais rester immobile : fantasme ou inhibition ?
Certaines personnes parlent souvent d’un autre métier, d’une autre vie. Elles se projettent dans un ailleurs plus libre, plus aligné, plus vivant. Mais ce rêve ne se concrétise jamais. Il revient, insiste, se transforme parfois, mais ne s’incarne pas. Ce décalage entre l’élan imaginé et…
Faire partie d’une équipe sans perdre sa singularité
L’idéal de cohésion d’équipe est largement valorisé dans les organisations. On en parle comme d’un ciment, d’un gage d’efficacité, d’un marqueur de bonne santé relationnelle. Mais cette quête de l’unité peut, paradoxalement, générer un climat d’uniformisation douce. La singularité devient un enjeu délicat : trop…
Seul face à soi : que révèle la pratique sportive en solitaire ?
Courir seul, nager en silence, s’entraîner sans public ni partenaires. Pour beaucoup, le sport en solitaire est un choix apaisant. Mais cette forme de pratique, apparemment simple, recèle parfois une profondeur psychique insoupçonnée. Elle engage…
Trouver son tempo intérieur : une forme intime d’affirmation de soi
Il n’existe pas de bonne vitesse pour vivre. Pourtant, dès l’enfance, un certain rythme nous est imposé : apprendre vite, comprendre vite, réagir vite, produire sans pause. Ce tempo collectif devient une norme implicite. Mais…
S’autoriser à ne rien faire, une saine occupation
Dans une société fondée sur l’activité, l’utilité et la performance, ne rien faire est souvent perçu comme une faute ou une perte de temps. L’oisiveté dérange. Elle interroge. Elle met en suspens l’économie du rendement.…
Le sport comme exutoire : peut-on vraiment « canaliser » ses tensions ?
Le sport est souvent présenté comme un moyen sain de libérer ses tensions, de « canaliser » sa colère, de transformer l’agitation en énergie maîtrisée. Courir, frapper dans un sac, pousser ses limites physiques seraient…
Pleurer sans cause claire : quand le trop-plein déborde sans explication
Il arrive que les larmes viennent sans prévenir, sans raison apparente. Un moment calme, une remarque anodine, une chanson quelconque,…
Être là sans y être : les troubles de la présence et de l’attention
Certains moments de vie se traversent comme dans un brouillard. On est là, physiquement, on parle, on agit, on répond.…
Sentiment de malaise : je ne parviens plus à être naturel avec les autres
Il arrive que quelque chose se fige dans la relation à l’autre. On parle, on sourit, on répond, mais une…
Pourquoi la souffrance des autres semble parfois exagérée ?
Il arrive que l’on juge la douleur d’autrui disproportionnée. Un mot, une réaction, une plainte nous semblent excessifs, inappropriés, « trop » par rapport à la situation décrite. Ce jugement, souvent immédiat, dit moins quelque chose de la souffrance de l’autre que de la manière dont nous tolérons la douleur en général — et surtout la nôtre. Percevoir la plainte comme exagérée peut être une défense, un rejet ou un déplacement inconscient. Cela réveille quelque chose que l’on ne veut pas sentir, ni chez l’autre, ni en soi. La plainte comme miroir refoulé Entendre une plainte insistante peut réactiver chez celui qui écoute des affects refoulés, des émotions trop longtemps contenues, ou un rapport douloureux à sa propre impuissance. L’autre…
Pourquoi on pleure parfois sans raison en lisant
Il nous arrive de pleurer en lisant un passage de livre sans comprendre pourquoi. Ce ne sont pas toujours les scènes les plus tragiques qui déclenchent les larmes, ni celles auxquelles nous nous identifions consciemment. Une phrase anodine, une image poétique, un détail apparemment neutre peut suffire à faire monter…
Ce que nos réactions de spectateur disent de nous
Regarder un film n’est jamais un geste neutre. Si deux spectateurs assistent à la même projection, leurs réactions pourront être diamétralement opposées : l’un en ressortira ému aux larmes, l’autre agacé ou indifférent. Pourquoi ? Parce que le cinéma, loin d’être un simple divertissement, agit comme un révélateur psychique. Nos…
Entrer en silence dans une œuvre : une présence à soi plutôt qu’au sens
Face à certaines œuvres, les mots s’effacent. Ni discours, ni explication. Juste une forme, une matière, une lumière. Et dans ce silence partagé entre l’image et le regard, quelque chose se produit. Ce n’est pas un savoir qui surgit, mais une sensation d’être là, simplement. L’œuvre devient un espace de…
Se sentir de trop : romans du surmoi écrasant
Il y a des personnages de fiction qui ne s’autorisent rien. Pas même à penser. Leur moindre désir se heurte à un mur invisible. Ils n’osent pas exister, prendre place, ni même déranger. Non pas parce qu’ils seraient socialement soumis, mais parce que quelque chose en eux leur interdit intérieurement…





































